28 juin — Pour l'essentiel, les informations dont on dispose sur la vie d'Irénée proviennent de ses propres œuvres. De culture et de langue grecques, Irénée est né à Smyrne en Asie Mineure vers 120 ou 130, de parents grecs et chrétiens. Il témoigne avoir connu saint Polycarpe, qui lui-même aurait reçu l'imposition des mains de l'apôtre Jean.
Arrivé en Gaule vers 1753, il exerça d'abord la fonction de simple pasteur, et s'associa aux travaux de Pothin, premier évêque de Lyon. Quand Pothin périt victime d’une persécution de Marc Aurèle, en 177, Irénée fut choisi pour le remplacer. Sa vie épiscopale fut alors consacrée à l'instruction des peuples et à la défense de la vérité par la lutte contre les hérésies des gnostiques et des valentiniens.
Irénée est chargé de porter la Lettre sur les martyrs de Lyon, rapportée par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique. Le billet de recommandation, qui accrédite le porteur de la lettre auprès de l'évêque de Rome Éleuthère, présente Irénée comme "presbytre" de l'Église. Ce terme peut être interprété comme la preuve de son accession à l'épiscopat lyonnais. Son ministère est marqué par une forte expansion missionnaire. Un grand nombre de diocèses sont fondés par des missionnaires envoyés par Irénée : c'est le cas de Besançon et Valence, qui doivent à l'évêque de Lyon leurs premiers pasteurs.
Soucieux de l'unité de l'Église, il met en valeur son nom d'homme de paix. C'est ainsi qu'il intervient auprès de l'évêque de Rome lors de la querelle autour de la date de Pâques. Dans une partie de l'Asie, on célèbre Pâques le 14 Nisan, comme les juifs. Ailleurs, Pâques est fêté le dimanche suivant. Après plusieurs tentatives de résolution au cours du IIe siècle, l'évêque de Rome Victor Ier veut mettre un terme à cette dispute. Vers 190, il se décide à excommunier les évêques d'Asie. Par son intervention, Irénée, lui enjoint de laisser chaque Église libre dans les matières qui ne portent pas sur la Foi. Le conflit ouvert est ainsi évité. Les Églises orientales prendront progressivement et pacifiquement l'usage majoritaire. Il dresse la liste de succession des évêques de Rome.
D'après les témoignages tardifs de saint Jérôme au Ve siècle et de Grégoire de Tours au VIe siècle, il serait mort martyr à Lyon en 202, victime d'un édit de persécution de Septime Sévère. Ses reliques sont conservées depuis le Ve siècle dans l'église Saint-Irénée, auprès d'autres martyrs de Lyon, malgré le sac de l'église par les protestants du baron des Adrets en 1562.
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