Première lecture

Livre du prophète Isaïe (Is 52, 13 — 53, 12)

C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé.

Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ;
il montera, il s’élèvera, il sera exalté !
La multitude avait été consternée en le voyant,
car il était si défiguré
qu’il ne ressemblait plus à un homme ;
il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme.
Il étonnera de même une multitude de nations ;
devant lui les rois resteront bouche bée,
car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit,
ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

Qui aurait cru ce que nous avons entendu ?
Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ?
Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive,
une racine dans une terre aride ;
il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards,
son aspect n’avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné des hommes,
homme de douleurs, familier de la souffrance,
il était pareil à celui devant qui on se voile la face ;
et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait,
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu’il était frappé,
meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé,
à cause de nos fautes qu’il a été broyé.
Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui :
par ses blessures, nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis,
chacun suivait son propre chemin.
Mais le Seigneur a fait retomber sur lui
nos fautes à nous tous.

Maltraité, il s’humilie,
il n’ouvre pas la bouche :
comme un agneau conduit à l’abattoir,
comme une brebis muette devant les tondeurs,
il n’ouvre pas la bouche.
Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.
Qui donc s’est inquiété de son sort ?
Il a été retranché de la terre des vivants,
frappé à mort pour les révoltes de son peuple.
On a placé sa tombe avec les méchants,
son tombeau avec les riches ;
et pourtant il n’avait pas commis de violence,
on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche.
Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.

Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.
C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part,
avec les puissants il partagera le butin,
car il s’est dépouillé lui-même
jusqu’à la mort,
et il a été compté avec les pécheurs,
alors qu’il portait le péché des multitudes
et qu’il intercédait pour les pécheurs.

— Parole du Seigneur.

Psaume

Psaume (Ps 30 (31), 2ab. 6. 12. 13-14ad. 15-16. 17. 25)

Ô Père, en tes mains je remets mon esprit.

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ;
garde-moi d’être humilié pour toujours.
En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

Je suis la risée de mes adversaires
et même de mes voisins ;
je fais peur à mes amis,
s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.

On m’ignore comme un mort oublié,
comme une chose qu’on jette.
J’entends les calomnies de la foule :
ils s’accordent pour m’ôter la vie.

Moi, je suis sûr de toi, Seigneur,
je dis : “Tu es mon Dieu !”
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
des mains hostiles qui s’acharnent.

Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Soyez forts, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !

Deuxième lecture

Lettre aux Hébreux (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)

Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

Frères,
en Jésus, le Fils de Dieu,
nous avons le grand prêtre par excellence,
celui qui a traversé les cieux ;
tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.
En effet, nous n’avons pas un grand prêtre
incapable de compatir à nos faiblesses,
mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses,
à notre ressemblance, excepté le péché.
Avançons-nous donc avec assurance
vers le Trône de la grâce,
pour obtenir miséricorde
et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

Le Christ,
pendant les jours de sa vie dans la chair,
offrit, avec un grand cri et dans les larmes,
des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort,
et il fut exaucé
en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection,
il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.

— Parole du Seigneur.

Évangile

Le Christ s’est anéanti, prenant la condition de serviteur.

Pour nous, le Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.

Le Christ s’est anéanti, prenant la condition de serviteur.

Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Jean (Jn 18, 1 — 19, 42)

Passion de notre Seigneur Jésus Christ.

En ce temps-là,
après le repas,
Jésus sortit avec ses disciples
et traversa le torrent du Cédron ;
il y avait là un jardin,
dans lequel il entra avec ses disciples.
Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi,
car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis.
Judas, avec un détachement de soldats
ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens,
arrive à cet endroit.
Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver,
s’avança et leur dit :

Qui cherchez-vous?

Ils lui répondirent :

Jésus le Nazaréen.

Il leur dit :

C’est moi, je le suis.

Judas, qui le livrait, se tenait avec eux.
Quand Jésus leur répondit : C’est moi, je le suis,
ils reculèrent, et ils tombèrent à terre.
Il leur demanda de nouveau :

Qui cherchez-vous?

Ils dirent :

Jésus le Nazaréen.

Jésus répondit :

Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis.
Si c’est bien moi que vous cherchez,
ceux-là, laissez-les partir.

Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite :
Je n’ai perdu aucun
de ceux que tu m’as donnés.
Or Simon-Pierre
avait une épée ; il la tira,
frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite.
Le nom de ce serviteur était Malcus.
Jésus dit à Pierre :

Remets ton épée au fourreau.
La coupe que m’a donnée le Père,
vais-je refuser de la boire ?

Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs
se saisirent de Jésus et le ligotèrent.
Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père
de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là.
Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil :
Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple.

Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus.
Comme ce disciple était connu du grand prêtre,
il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre.
Pierre se tenait près de la porte, dehors.
Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre –
sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte,
et fit entrer Pierre.
Cette jeune servante dit alors à Pierre :

N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ?

Il répondit :

Non, je ne le suis pas !

Les serviteurs et les gardes se tenaient là ;
comme il faisait froid,
ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer.
Pierre était avec eux, en train de se chauffer.
Le grand prêtre interrogea Jésus
sur ses disciples et sur son enseignement.
Jésus lui répondit :

Moi, j’ai parlé au monde ouvertement.
J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple,
là où tous les Juifs se réunissent,
et je n’ai jamais parlé en cachette.
Pourquoi m’interroges-tu ?
Ce que je leur ai dit, demande-le
à ceux qui m’ont entendu.
Eux savent ce que j’ai dit.

À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus,
lui donna une gifle en disant :

C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre !

Jésus lui répliqua :

Si j’ai mal parlé,
montre ce que j’ai dit de mal.
Mais si j’ai bien parlé,
pourquoi me frappes-tu ?

Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.

Simon-Pierre était donc en train de se chauffer.
On lui dit :

N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ?

Pierre le nia et dit :

Non, je ne le suis pas !

Un des serviteurs du grand prêtre,
parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille,
insista :

Est-ce
que moi, je ne t’ai pas vu
dans le jardin avec lui ?

Encore une fois, Pierre le nia.
Et aussitôt un coq chanta.

Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire.
C’était le matin.
Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire,
pour éviter une souillure
et pouvoir manger l’agneau pascal.
Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda :

Quelle accusation portez-vous
contre cet homme ?

Ils lui répondirent :

S’il n’était pas un malfaiteur,
nous ne t’aurions pas livré cet homme.

Pilate leur dit :

Prenez-le vous-mêmes et jugez-le
suivant votre loi.

Les Juifs lui dirent :

Nous n’avons pas le droit
de mettre quelqu’un à mort.

Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite
pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.
Alors Pilate rentra dans le Prétoire ;
il appela Jésus et lui dit :

Es-tu le roi des Juifs ?

Jésus lui demanda :

Dis-tu cela de toi-même,
Ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ?

Pilate répondit :

Est-ce que je suis juif, moi ?
Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi :
qu’as-tu donc fait ?

Jésus déclara :

Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde,
j’aurais des gardes qui se seraient battus
pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici.

Pilate lui dit :

Alors, tu es roi ?

Jésus répondit :

C’est toi-même
qui dis que je suis roi.
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix.

Pilate lui dit :

Qu’est-ce que la vérité ?

Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs,
et il leur déclara :

Moi, je ne trouve en lui
aucun motif de condamnation.
Mais, chez vous, c’est la coutume
que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque :
voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ?

Alors ils répliquèrent en criant :

Pas lui !
Mais Barabbas !

Or ce Barabbas était un bandit.

Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé.
Les soldats tressèrent avec des épines une couronne
qu’ils lui posèrent sur la tête ;
puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre.
Ils s’avançaient vers lui
et ils disaient :

Salut à toi, roi des Juifs !

Et ils le giflaient.

Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit :

Voyez, je vous l’amène dehors
pour que vous sachiez
que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.

Jésus donc sortit dehors,
portant la couronne d’épines et le manteau pourpre.
Et Pilate leur déclara :

Voici l’homme.

Quand ils le virent,
les grands prêtres et les gardes se mirent à crier :

Crucifie-le! Crucifie-le!

Pilate leur dit :

Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ;
moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.

Ils lui répondirent :

Nous avons une Loi,
et suivant la Loi il doit mourir,
parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.

Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.
Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus :

D’où es-tu?

Jésus ne lui fit aucune réponse.
Pilate lui dit alors :

Tu refuses de me parler, à moi ?
Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher,
et pouvoir de te crucifier ?

Jésus répondit :

Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi
si tu ne l’avais reçu d’en haut ;
c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi
porte un péché plus grand.

Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ;
mais des Juifs se mirent à crier :

Si tu le relâches,
tu n’es pas un ami de l’empereur.
Quiconque se fait roi
s’oppose à l’empereur.

En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors;
il le fit asseoir sur une estrade
au lieu dit le Dallage
– en hébreu : Gabbatha.
C’était le jour de la Préparation de la Pâque,
vers la sixième heure, environ midi.
Pilate dit aux Juifs :

Voici votre roi.

Alors ils crièrent :

À mort ! À mort !
Crucifie-le !

Pilate leur dit :

Vais-je crucifier votre roi ?

Les grands prêtres répondirent :

Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur.

Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié.

Ils se saisirent de Jésus.
Et lui-même, portant sa croix,
sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire),
qui se dit en hébreu Golgotha.
C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui,
un de chaque côté, et Jésus au milieu.
Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ;
il était écrit :
Jésus le Nazaréen, roi des Juifs.
Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau,
parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville,
et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec.
Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate :

N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais :
“Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.”

Pilate répondit :

Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.


Quand les soldats eurent crucifié Jésus,
ils prirent ses habits ;
ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat.
Ils prirent aussi la tunique ;
c’était une tunique sans couture,
tissée tout d’une pièce de haut en bas.
Alors ils se dirent entre eux :

Ne la déchirons pas,
désignons par le sort celui qui l’aura.

Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture :
Ils se sont partagé mes habits ;
ils ont tiré au sort mon vêtement.
C’est bien ce que firent les soldats.

Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère,
et près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à sa mère :

Femme, voici ton fils.

Puis il dit au disciple :

Voici ta mère.

Et à partir de cette heure-là,
le disciple la prit chez lui.
Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé
pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout,
Jésus dit :

J’ai soif.

Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée.
On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre
à une branche d’hysope,
et on l’approcha de sa bouche.
Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :

Tout est accompli.

Puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit.

(Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.)

Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi),
il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat,
d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque.
Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps
après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier,
puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus,
voyant qu’il était déjà mort,
ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ;
et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui a vu rend témoignage,
et son témoignage est véridique ;
et celui-là sait qu’il dit vrai
afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva
pour que s’accomplisse l’Écriture :
Aucun de ses os ne sera brisé.
Un autre passage de l’Écriture dit encore :
Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

Après cela, Joseph d’Arimathie,
qui était disciple de Jésus,
mais en secret par crainte des Juifs,
demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus.
Et Pilate le permit.
Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant
la nuit – vint lui aussi ;
il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès
pesant environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus,
qu’ils lièrent de linges,
en employant les aromates
selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin
et, dans ce jardin, un tombeau neuf
dans lequel on n’avait encore déposé personne.
À cause de la Préparation de la Pâque juive,
et comme ce tombeau était proche,
c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

— Acclamons la Parole de Dieu.

Première lecture

Livre de l’Exode (Ex 12, 1-8. 11-14)

Prescriptions concernant le repas pascal.

En ces jours-là, dans le pays d’Égypte,
le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron :

“Ce mois-ci
sera pour vous le premier des mois,
il marquera pour vous le commencement de l’année.
Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël :

le dix de ce mois,
que l’on prenne un agneau par famille,
un agneau par maison.
Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau,
elle le prendra avec son voisin le plus proche,
selon le nombre des personnes.
Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger.
Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année.
Vous prendrez un agneau ou un chevreau.
Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois.
Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël,
on l’immolera au coucher du soleil.
On prendra du sang,
que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau
des maisons où on le mangera.
On mangera sa chair cette nuit-là,
on la mangera rôtie au feu,
avec des pains sans levain et des herbes amères.
Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins,
les sandales aux pieds,
le bâton à la main.
Vous mangerez en toute hâte :
c’est la Pâque du Seigneur.
Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ;
je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte,
depuis les hommes jusqu’au bétail.
Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements :
Je suis le Seigneur.
Le sang sera pour vous un signe,
sur les maisons où vous serez.
Je verrai le sang, et je passerai :
vous ne serez pas atteints par le fléau
dont je frapperai le pays d’Égypte.

Ce jour-là
sera pour vous un mémorial.
Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage.
C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez.”

— Parole du Seigneur.

Psaume

Psaume (Ps 115 (116b), 12-13. 15-16ac. 17-18)

La coupe de bénédiction est communion au sang du Christ.

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.

Deuxième lecture

Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26)

Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur.

Frères,
moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur,
et je vous l’ai transmis :
la nuit où il était livré,
le Seigneur Jésus prit du pain,
puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit :

“Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi.”

Après le repas, il fit de même avec la coupe,
en disant :

“Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez,
faites cela en mémoire de moi.”

Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,
jusqu’à ce qu’il vienne.

— Parole du Seigneur.

Évangile

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.”

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 13, 1-15)

Il les aima jusqu’au bout.

Avant la fête de la Pâque,
sachant que l’heure était venue pour lui
de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu’au bout.

Au cours du repas,
alors que le diable
a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote,
l’intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,
qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu,
se lève de table, dépose son vêtement,
et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l’eau dans un bassin.
Alors il se mit à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
Il arrive donc à Simon-Pierre,
qui lui dit :

“C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ?”

Jésus lui répondit :

“Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ;
plus tard tu comprendras.”

Pierre lui dit :

“Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais !”

Jésus lui répondit :

“Si je ne te lave pas,
tu n’auras pas de part avec moi.”

Simon-Pierre
lui dit :

“Alors, Seigneur, pas seulement les pieds,
mais aussi les mains et la tête !”

Jésus lui dit :

“Quand on vient de prendre un bain,
on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds :
on est pur tout entier.
Vous-mêmes,
vous êtes purs,
mais non pas tous.”

Il savait bien qui allait le livrer ;
et c’est pourquoi il disait :
‘Vous n’êtes pas tous purs.’

Quand il leur eut lavé les pieds,
il reprit son vêtement, se remit à table
et leur dit :

“Comprenez-vous
ce que je viens de faire pour vous ?
Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’,
et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître,
je vous ai lavé les pieds,
vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C’est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi,
comme j’ai fait pour vous.”

— Acclamons la Parole de Dieu.

Première lecture

Livre du prophète Isaïe (Is 50, 4-9a)

Je n’ai pas caché ma face devant les outrages.

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.
Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.
Il est proche, Celui qui me justifie.
Quelqu’un veut-il plaider contre moi ?
Comparaissons ensemble !
Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ?
Qu’il s’avance vers moi !
Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ;
qui donc me condamnera ?

— Parole du Seigneur.

Psaume

Psaume (Ps 68 (69), 8-10, 21-22, 31.33-34)

Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi ; c’est l’heure de ta grâce.

C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ;
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.
À mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre.

Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
“Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu !”
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.

Évangile

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Salut, ô Christ notre Roi : obéissant au Père, comme l’agneau vers l’abattoir tu te laisses conduire à la croix.

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 26, 14-25)

Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit ; mais malheureux celui par qui il est livré !

En ce temps-là,
l’un des Douze, nommé Judas Iscariote,
se rendit chez les grands prêtres
et leur dit :

“Que voulez-vous me donner,
si je vous le livre ?”

Ils lui remirent trente pièces d’argent.
Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable
pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain,
les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus :

“Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs
pour manger la Pâque ?”

Il leur dit :

“Allez à la ville, chez untel,
et dites-lui :
‘Le Maître te fait dire :
Mon temps est proche ;
c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque
avec mes disciples.’

Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit
et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu,
Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il déclara :

“Amen, je vous le dis :
l’un de vous va me livrer.”

Profondément attristés,
ils se mirent à lui demander, chacun son tour :

“Serait-ce moi, Seigneur ?”

Prenant la parole, il dit :

“Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi,
celui-là va me livrer.
Le Fils de l’homme s’en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux celui
par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né,
cet homme-là !”

Judas, celui qui le livrait,
prit la parole :

“Rabbi, serait-ce moi ?”

Jésus lui répond :

“C’est toi-même qui l’as dit !”

— Acclamons la Parole de Dieu.

Première lecture

Livre du prophète Isaïe (Is 49, 1-6)

Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.

Écoutez-moi, îles lointaines !
Peuples éloignés, soyez attentifs !
J’étais encore dans le sein maternel
quand le Seigneur m’a appelé ;
j’étais encore dans les entrailles de ma mère
quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante,
il m’a protégé par l’ombre de sa main ;
il a fait de moi une flèche acérée,
il m’a caché dans son carquois.
Il m’a dit :

“Tu es mon serviteur, Israël,
en toi je manifesterai ma splendeur.”

Et moi, je disais :

“Je me suis fatigué pour rien,
c’est pour le néant, c’est en pure perte
que j’ai usé mes forces.”

Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur,
ma récompense, auprès de mon Dieu.
Maintenant le Seigneur parle,
lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,
que je lui ramène Jacob,
que je lui rassemble Israël.
Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur,
c’est mon Dieu qui est ma force.

Et il dit :

“C’est trop peu que tu sois mon serviteur
pour relever les tribus de Jacob,
ramener les rescapés d’Israël :
je fais de toi la lumière des nations,
pour que mon salut parvienne
jusqu’aux extrémités de la terre.”

— Parole du Seigneur.

Psaume

Psaume (Ps 70 (71), 1-2. 3. 5a. 6. 15ab. 17)

Ma bouche annonce ton salut, Seigneur.

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge :
garde-moi d’être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libère-moi,
tends l’oreille vers moi, et sauve-moi.

Sois le rocher qui m’accueille,
toujours accessible ;
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon roc, c’est toi !

Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
Toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m’as choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras ma louange toujours !

Ma bouche annonce tout le jour
tes actes de justice et de salut ;
Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse,
jusqu’à présent, j’ai proclamé tes merveilles.

Évangile

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Salut, ô Christ, notre Roi : obéissant au Père ; comme l’agneau vers l’abattoir, tu te laisses conduire à la croix.

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 13, 21-33. 36-38)

L’un de vous me livrera… Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois.

En ce temps-là,
au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples,
il fut bouleversé en son esprit,
et il rendit ce témoignage :

“Amen, amen, je vous le dis :
l’un de vous me livrera.”

Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras,
ne sachant pas de qui Jésus parlait.
Il y avait à table, appuyé contre Jésus,
l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait.
Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :

“Seigneur, qui est-ce ?”

Jésus lui répond :

“C’est celui à qui je donnerai la bouchée
que je vais tremper dans le plat.”

Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.

Jésus lui dit alors :

“Ce que tu fais, fais-le vite.”

Mais aucun des convives ne comprit
pourquoi il lui avait dit cela.
Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d’acheter ce qu’il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt.
Or il faisait nuit.

Quand il fut sorti, Jésus déclara :

“Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore
que je suis avec vous.
Vous me chercherez,
et, comme je l’ai dit aux Juifs :
‘Là où je vais,
vous ne pouvez pas aller’,
je vous le dis maintenant à vous aussi.”

Simon-Pierre lui dit :

“Seigneur, où vas-tu ?”

Jésus lui répondit :

“Là où je vais,
tu ne peux pas me suivre maintenant ;
tu me suivras plus tard.”

Pierre lui dit :

“Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ?
Je donnerai ma vie pour toi !”

Jésus réplique :

“Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m’aies renié trois fois.”

— Acclamons la Parole de Dieu.

Première lecture

Livre du prophète Isaïe (Is 42, 1-7)

Il ne criera pas, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.

Ainsi parle le Seigneur :

“Voici mon serviteur que je soutiens,
mon élu qui a toute ma faveur.
J’ai fait reposer sur lui mon esprit ;
aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton,
il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas,
jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre,
et que les îles lointaines
aspirent à recevoir ses lois.”

Ainsi parle Dieu, le Seigneur,
qui crée les cieux et les déploie,
qui affermit la terre et ce qu’elle produit ;
il donne le souffle au peuple qui l’habite,
et l’esprit à ceux qui la parcourent :

“Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ;
je te saisis par la main, je te façonne,
je fais de toi l’alliance du peuple,
la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres.”

— Parole du Seigneur.

Psaume

Psaume (Ps 26 (27), 1. 2. 3. 13-14)

Le Seigneur est ma lumière et mon salut.

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

Si des méchants s’avancent contre moi
pour me déchirer,
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires,
qui perdent pied et succombent.

Qu’une armée se déploie devant moi,
mon cœur est sans crainte ;
que la bataille s’engage contre moi,
je garde confiance.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
“Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur.”

Évangile

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Salut, ô Christ, notre Roi : toi seul as pris en pitié nos égarements.

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 12, 1-11)

Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !

Six jours avant la Pâque,
Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare,
qu’il avait réveillé d’entre les morts.
On donna un repas en l’honneur de Jésus.
Marthe faisait le service,
Lazare était parmi les convives avec Jésus.

Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur
et de très grande valeur ;
elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus,
qu’elle essuya avec ses cheveux ;
la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
Judas Iscariote, l’un de ses disciples,
celui qui allait le livrer,
dit alors :

“Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum
pour trois cents pièces d’argent,
que l’on aurait données à des pauvres ?”

Il parla ainsi, non par souci des pauvres,
mais parce que c’était un voleur :
comme il tenait la bourse commune,
il prenait ce que l’on y mettait.

Jésus lui dit :

“Laisse-la observer cet usage
en vue du jour de mon ensevelissement !
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous,
mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.”

Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là,
et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus,
mais aussi pour voir ce Lazare
qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Les grands prêtres décidèrent alors
de tuer aussi Lazare,
parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui,
s’en allaient, et croyaient en Jésus.

— Acclamons la Parole de Dieu.

Entrée messianique

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 19, 28-40)

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

En ce temps-là,
Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.
Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie,
près de l’endroit appelé mont des Oliviers,
il envoya deux de ses disciples,
en disant :

“Allez à ce village d’en face.
À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché,
sur lequel personne ne s’est encore assis.
Détachez-le et amenez-le.
Si l’on vous demande :
‘Pourquoi le détachez-vous ?’
vous répondrez :
‘Parce que le Seigneur en a besoin.’

Les envoyés partirent
et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit.
Alors qu’ils détachaient le petit âne,
ses maîtres leur demandèrent :

“Pourquoi détachez-vous l’âne ?”

Ils répondirent :

“Parce que le Seigneur en a besoin.”

Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus,
jetèrent leurs manteaux dessus,
et y firent monter Jésus.
À mesure que Jésus avançait,
les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.
Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers,
toute la foule des disciples, remplie de joie,
se mit à louer Dieu à pleine voix
pour tous les miracles qu’ils avaient vus,
et ils disaient :

“Béni soit celui qui vient,
le Roi, au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel
et gloire au plus haut des cieux !”

Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule,
dirent à Jésus :

“Maître, réprimande tes disciples !”

Mais il prit la parole en disant :

“Je vous le dis :
si eux se taisent,
les pierres crieront.”

– Acclamons la Parole de Dieu.

Première lecture

Livre du prophète Isaïe (Is 50, 4-7)

Je n’ai pas caché ma face devant les outrages, je sais que je ne serai pas confondu.

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.
Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.

– Parole du Seigneur.

Psaume

Ps 21 (22), 8-9. 17-18a. 19-20. 22c-24a

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Tous ceux qui me voient me bafouent ;
ils ricanent et hochent la tête :
“Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami !”

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m’entoure ;
Ils me percent les mains et les pieds,
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

Deuxième lecture

Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph 2, 6-11)

Il s’est abaissé : c’est pourquoi Dieu l’a exalté.

Le Christ Jésus,
ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu.

Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect,
il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.

C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,
afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,
et que toute langue proclame :
“Jésus Christ est Seigneur”
à la gloire de Dieu le Père.

– Parole du Seigneur.

Évangile

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

Pour nous, le Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 22, 14 – 23, 56)

Passion de notre Seigneur Jésus-Christ.

Quand l’heure fut venue,
Jésus prit place à table,
et les Apôtres avec lui.
Il leur dit :

“J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous
avant de souffrir !
Car je vous le déclare :
jamais plus je ne la mangerai
jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie
dans le royaume de Dieu.”

Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce,
il dit :

“Prenez ceci et partagez entre vous.
Car je vous le déclare :
désormais, jamais plus
je ne boirai du fruit de la vigne
jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.”

Puis, ayant pris du pain et rendu grâce,
il le rompit
et le leur donna, en disant :

“Ceci est mon corps, donné pour vous.
Faites cela en mémoire de moi.”

Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant :

“Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang
répandu pour vous.
Et cependant, voici que la main de celui qui me livre
est à côté de moi sur la table.
En effet, le Fils de l’homme s’en va
selon ce qui a été fixé.
Mais malheureux cet homme-là
par qui il est livré !”

Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres
quel pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela.

Ils en arrivèrent à se quereller :
lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ?
Mais il leur dit :

“Les rois des nations
les commandent en maîtres,
et ceux qui exercent le pouvoir sur elles
se font appeler bienfaiteurs.
Pour vous, rien de tel !
Au contraire, que le plus grand d’entre vous
devienne comme le plus jeune,
et le chef, comme celui qui sert.
Quel est en effet le plus grand :
celui qui est à table, ou celui qui sert ?
N’est-ce pas celui qui est à table ?
Eh bien moi, je suis au milieu de vous
comme celui qui sert.
Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.
Et moi, je dispose pour vous du Royaume,
comme mon Père en a disposé pour moi.
Ainsi vous mangerez et boirez à ma table
dans mon Royaume,
et vous siégerez sur des trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.

Simon, Simon,
voici que Satan vous a réclamés
pour vous passer au crible comme le blé.
Mais j’ai prié pour toi,
afin que ta foi ne défaille pas.
Toi donc, quand tu sera revenu,
affermis tes frères.”

Pierre lui dit :

“Seigneur, avec toi, je suis prêt
à aller en prison et à la mort.”

Jésus reprit :

“Je te le déclare, Pierre :
le coq ne chantera pas aujourd’hui
avant que toi, par trois fois,
tu aies nié me connaître.”

Puis il leur dit :

“Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales,
avez-vous donc manqué de quelque chose ?”

Ils lui répondirent :

“Non, de rien.”

Jésus leur dit :

“Eh bien maintenant, celui qui a une bourse,
qu’il la prenne,
de même celui qui a un sac ;
et celui qui n’a pas d’épée,
qu’il vende son manteau pour en acheter une.
Car, je vous le déclare :
il faut que s’accomplisse en moi ce texte de l’Écriture :
Il a été compté avec les impies.
De fait, ce qui me concerne
va trouver son accomplissement.”

Ils lui dirent :

“Seigneur, voici deux épées.”

Il leur répondit :

“Cela suffit.”

Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude,
au mont des Oliviers,
et ses disciples le suivirent.
Arrivé en ce lieu, il leur dit :

“Priez, pour ne pas entrer en tentation.”

Puis il s’écarta
à la distance d’un jet de pierre environ.
S’étant mis à genoux,
il priait en disant :

“Père, si tu le veux,
éloigne de moi cette coupe ;
cependant, que soit faite non pas ma volonté,
mais la tienne.”

Alors, du ciel, lui apparut un ange
qui le réconfortait.
Entré en agonie,
Jésus priait avec plus d’insistance,
et sa sueur devint comme des gouttes de sang
qui tombaient sur la terre.
Puis Jésus se releva de sa prière
et rejoignit ses disciples
qu’il trouva endormis, accablés de tristesse.
Il leur dit :

“Pourquoi dormez-vous ?
Relevez-vous
et priez, pour ne pas entrer en tentation.”

Il parlait encore,
quand parut une foule de gens.
Celui qui s’appelait Judas, l’un des Douze,
marchait à leur tête.
Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
Jésus lui dit :

“Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ?”

Voyant ce qui allait se passer,
ceux qui entouraient Jésus lui dirent :

“Seigneur, et si nous frappions avec l’épée ?”

L’un d’eux frappa le serviteur du grand prêtre
et lui trancha l’oreille droite.
Mais Jésus dit :

“Restez-en là !”

Et, touchant l’oreille de l’homme,
il le guérit.
Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l’arrêter,
grands prêtres, chefs des gardes du Temple et anciens :

“Suis-je donc un bandit,
pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ?
Chaque jour, j’étais avec vous dans le Temple,
et vous n’avez pas porté la main sur moi.
Mais c’est maintenant votre heure
et le pouvoir des ténèbres.”

S’étant saisis de Jésus, ils l’emmenèrent
et le firent entrer dans la résidence du grand prêtre.
Pierre suivait à distance.
On avait allumé un feu au milieu de la cour,
et tous étaient assis là.
Pierre vint s’asseoir au milieu d’eux.
Une jeune servante le vit assis près du feu ;
elle le dévisagea et dit :

“Celui-là aussi était avec lui.”

Mais il nia :

“Non, je ne le connais pas.”

Peu après, un autre dit en le voyant :

“Toi aussi, tu es l’un d’entre eux.”

Pierre répondit :

“Non, je ne le suis pas.”

Environ une heure plus tard,
un autre insistait avec force :

“C’est tout à fait sûr ! Celui-là était avec lui,
et d’ailleurs il est Galiléen.”

Pierre répondit :

“Je ne sais pas ce que tu veux dire.”

Et à l’instant même, comme il parlait encore,
un coq chanta.
Le Seigneur, se retournant,
posa son regard sur Pierre.
Alors Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite :
“Avant que le coq chante aujourd’hui,
tu m’auras renié trois fois.”
Il sortit et, dehors, pleura amèrement.

Les hommes qui gardaient Jésus
se moquaient de lui et le rouaient de coups.
Ils lui avaient voilé le visage,
et ils l’interrogeaient :

“Fais le prophète !
Qui est-ce qui t’a frappé ?”

Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres blasphèmes.

Lorsqu’il fit jour,
se réunit le collège des anciens du peuple,
grands prêtres et scribes,
et on emmena Jésus devant leur conseil suprême.
Ils lui dirent :

“Si tu es le Christ,
dis-le nous.”

Il leur répondit :

“Si je vous le dis,
vous ne me croirez pas ;
et si j’interroge,
vous ne répondrez pas.
Mais désormais le Fils de l’homme
sera assis à la droite de la Puissance de Dieu.”

Tous lui dirent alors :

“Tu es donc le Fils de Dieu ?”

Il leur répondit :

“Vous dites vous-mêmes que je le suis.”

Ils dirent alors :

“Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ?
Nous-mêmes, nous l’avons entendu de sa bouche.”

L’assemblée tout entière se leva,
et on l’emmena chez Pilate.

On se mit alors à l’accuser :

“Nous avons trouvé cet homme
en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi.”

Pilate l’interrogea :

“Es-tu le roi des Juifs ?”

Jésus répondit :

“C’est toi-même qui le dis.”

Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :

“Je ne trouve chez cet homme
aucun motif de condamnation.”

Mais ils insistaient avec force :

“Il soulève le peuple
en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici.”

À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.
Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.À la vue de Jésus,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
Il lui posa bon nombre de questions,
mais Jésus ne lui répondit rien.
Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
Il leur dit :

“Vous m’avez amené cet homme
en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.
D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction.”

Ils se mirent à crier tous ensemble :

“Mort à cet homme !
Relâche-nous Barabbas.”

Ce Barabbas avait été jeté en prison
pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.
Pilate, dans son désir de relâcher Jésus,
leur adressa de nouveau la parole.
Mais ils vociféraient :

“Crucifie-le ! Crucifie-le !”

Pour la troisième fois, il leur dit :

“Quel mal a donc fait cet homme ?
Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction.”

Mais ils insistaient à grands cris,
réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.
Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra Jésus à leur bon plaisir.Comme ils l’emmenaient,
ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière Jésus.
Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur Jésus.
Il se retourna et leur dit :

“Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ?”

Ils emmenaient aussi avec Jésus
deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.
Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent Jésus,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
Jésus disait :

“Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font.”

Puis, ils partagèrent ses vêtements
et les tirèrent au sort.Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :

“Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu !”

Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant :

“Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même !”

Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
“Celui-ci est le roi des Juifs.”

L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :

“N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi !”

Mais l’autre lui fit de vifs reproches :

“Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal.”

Et il disait :

“Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume.”

Jésus lui déclara :

“Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.”

C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;
l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri :

“Père, entre tes mains je remets mon esprit.”

Et après avoir dit cela, il expira.

Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant.

À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :

“Celui-ci était réellement un homme juste.”

Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,
observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.
Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.

Alors arriva un membre du Conseil, nommé Joseph ;
c’était un homme bon et juste,
qui n’avait donné son accord
ni à leur délibération, ni à leurs actes.
Il était d’Arimathie, ville de Judée,
et il attendait le règne de Dieu.
Il alla trouver Pilate
et demanda le corps de Jésus.
Puis il le descendit de la croix,
l’enveloppa dans un linceul
et le mit dans un tombeau taillé dans le roc,
où personne encore n’avait été déposé.
C’était le jour de la Préparation de la fête,
et déjà brillaient les lumières du sabbat.
Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée
suivirent Joseph.
Elles regardèrent le tombeau
pour voir comment le corps avait été placé.
Puis elles s’en retournèrent
et préparèrent aromates et parfums.
Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Évangile

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

Pour nous, le Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 23, 1-49)

Passion de notre Seigneur Jésus-Christ

En ce temps-là,
L’assemblée tout entière se leva,
et on l’emmena chez Pilate.
On se mit alors à l’accuser :

“Nous avons trouvé cet homme
en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi.”

Pilate l’interrogea :

“Es-tu le roi des Juifs ?”

Jésus répondit :

“C’est toi-même qui le dis.”

Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :

“Je ne trouve chez cet homme
aucun motif de condamnation.”

Mais ils insistaient avec force :

“Il soulève le peuple
en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici.”

À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.
Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.

À la vue de Jésus,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
Il lui posa bon nombre de questions,
mais Jésus ne lui répondit rien.
Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.

Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
Il leur dit :

“Vous m’avez amené cet homme
en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.
D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction.”

Ils se mirent à crier tous ensemble :

“Mort à cet homme !
Relâche-nous Barabbas.”

Ce Barabbas avait été jeté en prison
pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.
Pilate, dans son désir de relâcher Jésus,
leur adressa de nouveau la parole.
Mais ils vociféraient :

“Crucifie-le ! Crucifie-le !”

Pour la troisième fois, il leur dit :

“Quel mal a donc fait cet homme ?
Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction.”

Mais ils insistaient à grands cris,
réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.
Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra Jésus à leur bon plaisir.

Comme ils l’emmenaient,
ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière Jésus.
Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur Jésus.
Il se retourna et leur dit :

“Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ?”

Ils emmenaient aussi avec Jésus
deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent Jésus,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
Jésus disait :

“Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font.”

Puis, ils partagèrent ses vêtements
et les tirèrent au sort.

Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :

“Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu !”

Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant :

“Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même !”

Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
“Celui-ci est le roi des Juifs.”

L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :

“N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi !”

Mais l’autre lui fit de vifs reproches :

“Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal.”

Et il disait :

“Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume.”

Jésus lui déclara :

“Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.”

C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;
l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri :

“Père, entre tes mains je remets mon esprit.”

Et après avoir dit cela, il expira.

Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant

À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :

“Celui-ci était réellement un homme juste.”

Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,
observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.
Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.

– Acclamons la Parole de Dieu.

5 avril 2025 — Samedi, Quatrième Semaine de Carême — Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance — Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 7, 40-53)

4 avril 2025 — Vendredi, Quatrième Semaine de Carême — L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu — Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 7, 1-2. 10. 14. 25-30)

3 avril 2025 — Jeudi, Quatrième Semaine de Carême — Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle — Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 5, 31-47)

2 avril 2025 — Mercredi, Quatrième Semaine de Carême — Moi, je suis la résurrection et la vie, dit le Seigneur. Celui qui croit en moi ne mourra jamais — Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 5, 17-30)

1er avril 2025 — Mardi, Quatrième Semaine de Carême— Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu ; rends-moi la joie d’être sauvé — Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 5, 1-16)

31 mars 2025 — Lundi, Quatrième Semaine de Carême — Cherchez le bien, non le mal, afin de vivre. Ainsi le Seigneur sera avec vous — Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 4, 43-54)

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