14 novembre — Joseph Pignatelli, né à Saragosse, Espagne, le 27 décembre 1737 est issu de familles de grande noblesse, aussi bien du côté de son père italien, Antonio Pignatelli, que de sa mère espagnole, Francesca Moncayo-Fernandez de Heredia. Il perd sa mère à l’âge de 4 ans et est élevé à Naples.
Dès son enfance il connaît l’italien comme l’espagnol, ce qui lui sera fort utile plus tard. Pignatelli entre au noviciat à Tarragone, en Espagne, le 5 mai 1753. Cette période de formation spirituelle est suivie de deux années d’études classiques (1755-1757) à Manrèse. Il se trouve à Calatayud, pour ses études de philosophie (1756-1759) et à Saragosse pour la théologie (1759-1763). Il est ordonné prêtre en décembre 1762. Il reste à Saragosse pour y enseigner les humanités. Outre l’enseignement, il donne le catéchisme aux enfants de la rue et visite malades et prisonniers. L’édit d’expulsion des Jésuites d'Espagne en 1767 le surprend à Saragosse. Avec les autres jésuites il part en exil. D’abord en Corse, puis à Ferrare. Ils y sont rejoints par les exilés du Mexique. C’est à Ferrare que Pignatelli prononce ses vœux définitifs comme jésuite en 1771.
Deux ans plus tard, le 21 juillet 1773, Clément XIV supprime la Compagnie de Jésus. Les deux frères, Joseph et Nicolas Pignatelli, tous deux jésuites, vivent quelque temps auprès du commissaire d’Espagne à Bologne. Alors que Joseph continue à vivre comme un religieux, son frère Nicolas reprend une vie séculière et princière. A Bologne Pignatelli prend sur lui-même de rencontrer les autres jésuites espagnols en exil. Il organise des activités spirituelles et intellectuelles qui leur permettent de faire face à la situation très incertaine d’exilés reçus nulle part et n’ayant pas d’avenir. Comme ils sont tous privés du droit d’exercer leur sacerdoce, Pignatelli leur conseille de suivre la pratique de la "conversation spirituelle" individuelle. Lui-même est - entre 1779 et 1783 - le directeur spirituel de sa nièce, mariée au duc de Villahermosa. Homme très cultivé, Pignatelli organise également pour les familles nobles de Bologne des réunions littéraires et culturelles, par lesquelles il en fait revenir plusieurs à la foi. Il rassemble une collection de livres et de tableaux. Lorsqu’il se donnera pleinement au travail de restauration de la Compagnie de Jésus, il enverra cette collection à sa famille à Saragosse.
En 1797, le supérieur des jésuites de Russie, Gabriel Lenkiewicz a son représentant en Italie, entre les mains duquel Pignatelli renouvelle en privé sa profession religieuse le 6 juillet 1797. Pignatelli cherche cependant la reconnaissance et restauration canonique de la Compagnie, comme le fit discrètement Pie VII pour les jésuites de Russie en 1801. Proche de Ferdinand, duc de Parme et du roi de Naples, il obtient qu’ils demandent au pape la restauration de la Compagnie dans leurs états. Le pape Pie VII accède à leur souhait. Après avoir été restaurée à Parme, en 1804, la Compagnie de Jésus est restaurée dans les royaumes de Naples et Sicile. Pignatelli en est nommé le premier provincial, par le supérieur général, en Russie, le père Gabriel Gruber. Immédiatement plusieurs collèges sont ouverts à la demande des autorités : Rome, Tivoli, Orvieto. Des vocations se présentent. Pignatelli meurt à Rome le 11 novembre 1811. Il ne connaîtra pas la restauration universelle de la Compagnie de Jésus en 1814, à laquelle il a beaucoup contribué. Faisant le lien entre l’ancienne et nouvelle Compagnie et ayant réussi à en obtenir une première nouvelle approbation canonique, Pignatelli est considéré comme le restaurateur de la Compagnie de Jésus. Joseph Pignatelli a été canonisé par Pie XII en 1954.
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