13 septembre — Jean Chrysostome est né à Antioche entre 344 et 349. Sa famille, chrétienne, appartient à la bourgeoisie d'Antioche. Son père, officier dans l'armée syrienne, perd la vie tandis que Jean est encore enfant. Il est alors élevé par sa mère.
Vers les années 369-372, Jean s'intéressant plus qu'à toute autre chose à l’Écriture Sainte, demande le baptême, après avoir rencontré l'évêque Mélèce. Antioche étant alors un centre théologique important, Jean devient l'élève de Diodore de Tarse, maître incontesté de l'époque. C'est auprès de ce grand exégète qu'il devient sensible au sens littéral des textes sacrés. Ces méditations éveillent en lui un goût certain pour la solitude et l'ascèse : il renonce toutefois à partir pour le désert, afin de ne pas attrister sa mère. Ordonné lecteur par Mélèce, l'évêque d'Antioche, il se consacre à la théologie. Mais l'appel du désert finit par triompher : en 374, Jean renonce à ce monde qu'il aimait tant pour s'aventurer, non sans appréhension, dans les lieux arides.
Au bout de quelques années, en 380, il revient à Antioche. Durant l'hiver 380-381, il est ordonné diacre par Mélèce. En 386, Flavien, successeur de Mélèce, lui confère le sacerdoce. Le ministère principal de Jean devient alors la prédication ainsi que la direction spirituelle.
En 397, Nectaire, archevêque de Constantinople, perd la vie. Au terme d'une bataille de succession acharnée, l'empereur Arcadius choisit Jean. Il s'élève alors avec une grande force contre la corruption des mœurs et la vie licencieuse des grands, ce qui lui attire beaucoup de haines violentes. Il impose son autorité aux diocèses d'Asie Mineure à l'entour. Répugnant à ses devoirs de représentation, il prend seul ses repas et impose un mode de vie frugal et austère à son entourage. S'il jouit au départ de la faveur du couple impérial, il s'attire rapidement l'inimitié des classes supérieures et des évêques par ses critiques sévères de leur mode de vie non conforme à l'idéal évangélique.
En 402, Jean est mêlé à l'affaire de Théophile, patriarche d'Alexandrie, accusé publiquement de tyrannie et d'injustice par un groupe de moines. Ces derniers font appel à Jean, qui tente de se récuser, mais doit finalement accepter de présider un synode, convoqué par l'empereur, devant lequel Théophile est censé se présenter. L'affaire se retourne alors contre Jean. Il est alors déposé et condamné, condamnation ratifiée par Flavius Arcadius.
Il est aussitôt rappelé à la demande de l'impératrice. Cependant, les accusations reprennent contre lui. Finalement, il est une deuxième fois condamné et exilé à Cucusus, en Arménie. Cependant, sa renommée va grandissant. Devant l'afflux des visiteurs qui viennent à lui, il est exilé en 407, sur ordre impérial, à Pithyos. Affaibli par la maladie, Jean meurt au cours du voyage près de Comana dans le Pont. Ses dernières paroles furent sa doxologie coutumière : "Gloire à Dieu pour tout. Amen".
L'Église romaine est toujours restée fidèle à l'évêque Jean. Le pape Innocent Ier lui écrivit dans son exil pour le consoler. Il condamna le concile du Chêne qui l'avait déposé et reconnut Jean comme seul patriarche légitime de Constantinople.
En 438, l'empereur Théodose II fait rapatrier les restes de Jean à Constantinople ; ils sont triomphalement déposés dans l'église des Saints-Apôtres. Emportées d'abord à Venise par les croisés de la 4e croisade (1204), puis transférées à Rome, où elles ont été vénérées durant près de 800 ans sous l'autel d'une chapelle dans la basilique Saint-Pierre de Rome à la Cité du Vatican, elles ont finalement été restituées le 27 novembre 2004 par le pape Jean-Paul II au patriarche œcuménique Bartholomée Ier, en signe de réconciliation entre catholiques romains et orthodoxes, et sont depuis lors conservées et vénérées à l'église Saint-Georges du Phanar à Constantinople.
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