10 septembre — Aubert naît aux environs d'Avranches vers 670 dans la famille des Seigneurs de Genêts, au temps du roi Childebert IV. À la mort des siens, il distribue son héritage aux pauvres et se fait prêtre.
Prélat charitable et sage, il est élu évêque d'Avranches en 704 à la mort de son prédécesseur. L'évêque délivra ses fidèles d'un dragon harcelant leurs troupeaux : par le signe de la croix et en jetant son étole sur l'animal, il lui commanda de rejoindre la mer et de ne plus réapparaître. Aubert eut une vision dans laquelle l’archange Michel lui ordonnait d’édifier une église sur l’île de marée rocheuse à l’embouchure du Couesnon. Ce rocher escarpé s'élevait, aride et solitaire, dans une baie formée par la réunion des côtes de la Normandie et de la Bretagne. Une nuit, Aubert a reçu trois fois, au cours de son sommeil, l'ordre de l'Archange Saint Michel de faire ériger sur le Mont Tombe une église en son honneur, mont où il se retirait pour s'y livrer à la prière et à la méditation. Vu l'état de cette pointe rocheuse, à peine rattachée au continent, couverte de broussailles et de ronces et seulement habitée, outre les bêtes sauvages, par quelques ermites, il jugea cela impossible et pensa d'abord à un artifice du Malin. Ce n'est qu'à la troisième injonction qu'il obéit après que l'Archange, afin de mettre fin à ses hésitations, appuya fortement le doigt sur son front et y laissant une mystérieuse empreinte. Aubert se réveilla avec ce creux sur le front et comprit la véracité de l'ordre archangélique.
Des événements providentiels le guidèrent alors dans sa tâche : un rond de rosée, un matin de septembre, lui indiqua la forme ronde de l'oratoire, un taureau étrangement attaché juste là en montra l'emplacement. Une source d'eau douce fut découverte à proximité. Un puits fut creusé, et la place nivelée. Une pierre cultuelle païenne qui était à cet emplacement ne fut renversée par un fermier des environs, et ses douze fils, que par l'intervention de son dernier né, tenu dans les bras d'Aubert qui appuya l'enfant contre cette pierre. Après un nouveau songe, Aubert envoya deux moines s'informer au sanctuaire du Mont Gargano en Italie, dédié à saint Michel. Puis, le 16 octobre 709, l'évêque fit la dédicace de l'église et y installa un chapitre de douze chanoines. Le Mont Saint-Michel quitta son appellation de "Mont Tombe" pour prendre celui de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer : l'abbaye du Mont-Saint-Michel était née.
À la mort de S. Aubert, son corps fut probablement placé dans un sarcophage de pierre, comme le voulait la coutume mérovingienne et, selon ses vœux, placé dans le chœur du Mont-Saint-Michel, la tête vers l’autel, les chanoines gardant son crâne et son bras droit comme reliques. Le crâne fut sauvé des affres révolutionnaires en 1792 par un médecin, qui prit prétexte de sa qualité de médecin pour récupérer à des fins d'étude la relique du crâne. La paix revenue, il la restitua au clergé avranchais. Le reliquaire de son bras avait par contre disparu. En 1856, son crâne fut transféré à la basilique Saint-Gervais-et-Saint-Protais d'Avranches, où il est conservé depuis dans son trésor.
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Aubert d'Avranches de Wikipédia en français (auteurs)