12 avril — Jules de Rome ou Jules Ier, né à Rome vers 280 et mort dans la même ville en 352, est un évêque de Rome qui accède à l'épiscopat le 6 février 337. Selon le comput de la tradition catholique, il est le 35e pape.
Après l'éphémère épiscopat de Marc, le siège reste vacant pendant quatre mois pour une raison inconnue. Jules, natif de Rome et fils d'un certain Rusticus, y est élu le 6 février 337, année de la mort de l'empereur Constantin. C'est à épiscopat que remonte la création de la chancellerie apostolique, le plus ancien dicastère de l'Église catholique romaine, dont le fonctionnement est calqué sur les procédures de l'administration romaine.
Peu après son accession à l'épiscopat, une délégation orientale d'évêques menée par Eusèbe de Nicomédie sollicite la communion de Jules pour le candidat arien au siège épiscopal d'Alexandrie, contre le nicéen Athanase d'Alexandrie. Ce dernier, qui a retrouvé son siège après en avoir été écarté par le concile de Tyr, envoie à son tour une délégation pour appuyer son point de vue.
L'évêque de Rome propose une conciliation mais l'évêque alexandrin est à nouveau expulsé de son siège par Constance II et s'exile à Rome, accompagné de membres de son clergé. Jules donne alors sa communion à Athanase, s'aliénant la délégation arienne qui refuse de participer à un synode à Rome, estimant que son évêque s'est posé en juge d'appel, au mépris de la régionalisation des juridictions ecclésiastiques validées par le concile de Nicée.
Jules argue qu'il n'a fait que poursuivre la coutume d'établir l'unité ecclésiale "dans la manifestation concrète de la fraternité collégiale par l'échange de lettres de communion" et le synode romain, qui se tient en 340 ou 341, annule l'élection du concurrent d'Athanase.
Les co-empereurs Constant et Constance, sous les demandes répétées des protagonistes de la crise, convoquent en 343 un concile à Sardique où les délégations orientales et occidentales siègent chacune de leur côté et s'excommunient réciproquement. Les occidentaux rédigent un symbole de foi pro-nicéen qui tente de donner une base juridique à la primauté du siège épiscopal romain qui reste, dans l'immédiat, sans impact tandis qu'après le retour d'Athanase à Alexandrie en 346, le siège de Rome connaît un effacement relatif dans les années qui suivent, non sans que Jules rétablisse Marcel d'Ancyre, accusé de sabellianisme, sur son siège en 353.