21 décembre — Saint Pierre Canisius, nommé aussi Pierre Kanis, est né le 8 mai 1521 à Nimègue. Son père, Jacob Kanis, un riche bourgeois, est élu neuf fois bourgmestre de la ville. Il perd sa mère, Ægidia van Houweningen, peu après sa naissance.
En 1536, Pierre, âgé de 15 ans, est envoyé étudier à Cologne les « arts » et le droit civil entre autres. Alors qu'il mûrit la décision de devenir prêtre, il oriente ses études de théologie vers l'Écriture Sainte et les Pères de l'Église. Il passe une partie de 1539 à l'Université de Louvain, et en 1540 est reçu maître ès arts à Cologne. Au printemps 1543, il rencontre Pierre Favre, premier compagnon d'Ignace de Loyola, qui, chargé d'une mission par le pape, séjourne à Mayence. Sous sa direction, il fait les Exercices spirituels durant trente jours. Il décide d'entrer dans la Compagnie de Jésus, où il est admis le 8 mai à Saint-Christophe à Mayence. Avec le soutien des moines chartreux de la chartreuse de Cologne, il fonde ensuite, à Cologne, la première maison de la Compagnie de Jésus en Allemagne. En 1546, Pierre Canisius est ordonné prêtre, et quitte, peu de temps après, Cologne pour l'Italie. L'année suivante, il participe au concile de Trente comme théologien du cardinal-évêque d'Augsbourg Othon Truchsess von Waldbourg. Ignace le rappelle à Rome, et lui fait accomplir son noviciat sous sa propre direction. Au printemps 1548, il est envoyé à Messine, avec un groupe de dix jésuites placé sous la direction de Jérôme Nadal, pour y fonder le premier collège de la Compagnie. Il y enseigne le latin et la rhétorique.
En 1549, le pape Paul III, qui répond à une demande du duc Guillaume IV de Bavière, l'envoie enseigner à l'Université d'Ingolstadt en Bavière. Le 7 septembre 1549, il prononce ses vœux solennels à Rome, entre les mains d'Ignace de Loyola. Puis, à Bologne, il se voit décerner le grade de docteur en théologie. En 1550, il est élu recteur de l'Université d'Ingolstadt. En 1552, Ignace l'envoie au nouveau collège de Vienne ; il prêche aussi à la cathédrale Saint-Etienne et à la cour de Ferdinand Ier. Il refuse plusieurs fois l'archevêché de Vienne malgré les demandes insistantes de Ferdinand auprès du pape Jules III. Durant l'hiver 1556-57, il devient le conseiller du roi des Romains. Désigné par les princes catholiques et sur ordre du pape, il prend part aux colloques religieux organisés à Worms. Champion du parti catholique, il s'oppose fréquemment à Melanchthon. Les protestants se divisent et doivent se retirer, en grande partie à cause de lui. En 1556, Ignace de Loyola nomme Canisius "Supérieur provincial" des Jésuites de Haute-Allemagne, incluant Souabe, Bavière, Bohême, Hongrie, Haute et Basse-Autriche. Il rédige, en 1554, pour l'enseignement de la religion, un excellent précis : Summa doctrinae christianae..., connu sous le nom de Grand Catéchisme. Il donne lui-même de cet ouvrage un abrégé, le Petit Catéchisme pour les enfants, vite populaire. Il traduit les Pères de l'Église trop oubliés à l'époque. S'il combat les doctrines de la Réforme, il est plein d'égards pour les réformateurs protestants. Conscient des faiblesses de l'Église catholique, il est convaincu que le "renouvellement" de l'Église, terme qu'il préfère à réforme, doit passer par la lutte contre l'ignorance du clergé et des fidèles. C'est à Fribourg qu'il passe les dernières années de sa vie : il y meurt le 21 décembre 1597. Pierre Canisius est béatifié par Pie IX le 23 novembre 1864, puis déclaré docteur de l'Église et canonisé par Pie XI le 21 mai 1925, jour de l'Ascension, à Rome.
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