17 décembre — Le Lazare en question est le frère de Marthe et Marie de Béthanie, ami de Jésus qu'Il a ressuscité des morts. Il a enduré la persécution pour sa foi au Christ. On dit que dix ans après l'ascension du Seigneur, les Juifs l'ont jeté, ainsi que ses sœurs et d'autres chrétiens, dans une barque sans aviron.
Les Juifs pensant qu'ils mourraient noyés, les vagues cependant, firent accoster leur embarcation sur les rivages, et ils crurent que c'était la main de Celui qui a guidé l'arche de Noé qui guida aussi leur embarcation. Ils échouèrent sur les côtes de Provence, où à Marseille ils furent accueillis, et Lazare acclamé comme un évêque. Il fut donc le premier évêque de Marseille. Il y sema la graine de la foi et y travailla pendant trente ans, prêchant l'Évangile. Craignant l'avancée de son œuvre d'évangélisation, les païens arrêtèrent Lazare et le traduisirent en justice. On lui ordonna d'offrir des sacrifices aux idoles, mais il refusa. Il répondit : "Je suis le serviteur de Jésus-Christ, qui m'a ressuscité des morts, et je ne connais d'autre dieu que Lui et son Père qui a créé l'univers". On lui déchira la chair avec un peigne de fer, une masse de fer incandescente fut jetée sur ses épaules. On le fit coucher sur une grille brulante et sa poitrine fut transpercée de flèches avant de le décapiter. À noter que Lazare est le saint patron des villes de Marseille, Autun, Avalon et Carcassonne.
Masindahy Jean de Matha
Le 23 juin 1160, Jean de Matha naissait à Faucon en Provence. Son père, Euphème de Matha était un seigneur espagnol qui avait reçu du comte de Barcelone et de Provence, la terre de Faucon. Pour lui donner une instruction et une éducation digne de son rang, la famille se fixe à Marseille où Jean commence ses études. Sa mère, Marthe, lui apprend à connaître les pauvres, les malheureux et à les aimer. Elle le conduit aussi dans les hôpitaux et les prisons. Il poursuivra ses études à Aix-en-Provence, puis à l'université à Paris où il prend ses grades de docteur en théologie. Il est encouragé à devenir prêtre par l'évêque de Paris, qui avait remarqué sa valeur et sa piété. Quand il célèbre sa première messe, le 28 janvier 1193, il voit un homme en blanc, une croix rouge et bleue sur la poitrine, posant les mains sur deux prisonniers dont l'un est blanc et l'autre maure. Le lendemain, alors qu'il s'est retiré dans une forêt pour prier avec un ermite, les deux hommes sont témoins de l'apparition d'un cerf portant une croix entre les bois, qui vient s'abreuver à une fontaine auprès d'eux. Jean de Matha parle de sa vision des prisonniers au pape, qui a eu la même : ils l'interprètent comme un appel à la fondation d'un ordre ayant pour mission de racheter les captifs victimes des razzias menées par les Sarrasins sur les côtes méditerranéennes.
L'Ordre de la Très Sainte Trinité pour la Rédemption des Captifs est approuvé, en même temps que sa Règle, par Innocent III le 17 décembre 1198. Les Trinitaires construisent un premier monastère à Cerfroid, puis s'ajoutent Planels et Bourg-la-Reine : ce sont les trois fondations initiales. Des milliers de chrétiens sont ainsi rachetés aux musulmans du Maroc, d'Algérie et de Tunisie dont ils étaient devenus esclaves. Après la mort de son ami ermite, qu'on appellera Félix de Valois, Jean se retire à Rome où il meurt le 17 décembre 1213. Il fut enterré le 21 décembre 1213 dans l’église San Tommaso in Formis, d’où son corps fut transféré en Espagne. En 1665, le père Jean de la Conception présenta une requête au vicariat de Rome avec des arguments prouvant que Jean de Matha avait été qualifié de saint par plusieurs papes. Le 31 juillet 1665, le cardinal vicaire de Rome rend un décret constatant le culte accordé de temps immémorial à Jean de Matha, sentence confirmée par la Sacrée Congrégation des rites le 14 août 1666 et par le pape Alexandre VII le 21 octobre. Le nom de Jean sera inséré dans le martyrologe romain le 27 janvier 1671 par un décret d'Innocent XI. Le 14 mars 1694, la fête du saint sera étendue à l'Église universelle. Les reliques de saint Jean de Matha (os du pouce) sont transférées de l'église de Faucon à l'église des Trinitaires le 26 août 1674.
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