15 octobre — De son vrai nom Teresa Sánchez de Cepeda Dávila y Ahumada, Thérèse d'Ávila est née le 28 mars 1515 à Ávila. L'idéal pieux et l'exemple édifiant de la vie des saints et martyrs sont transmis à Thérèse dès son enfance par ses parents. Thérèse montre dès sa tendre enfance une nature passionnée et une imagination fertile.

En 1527, à l'âge de douze ans, Thérèse perd sa mère. La jeune Thérèse demande alors à la Vierge Marie de lui servir de mère. Adolescente passionnée de romans de chevalerie, elle oublie sa dévotion religieuse et ses jeux d'enfance. Pendant trois mois, et avec la complicité des domestiques, elle succombe aux passe-temps des agréables compagnies. Elle prend également goût pour les parures avec le désir de plaire. Son père décide alors d'envoyer Thérèse au couvent de Santa María de Gracia à Ávila en 1531. Thérèse supporte difficilement son manque de liberté. Elle ne veut pas devenir religieuse, et ses adorateurs lui envoient des billets, mais comme selon ses propres mots "il n'y avait pas place pour tout cela, la chose cessa promptement". Thérèse y reste jusqu'à l'automne 1532, sans se décider à embrasser la vie religieuse.

Elle tombe gravement malade, et doit rentrer chez son père. Luttant contre elle-même, elle parvient à dire à son père qu'elle souhaite entrer dans les ordres, tout en sachant qu'elle ne reviendra pas sur sa décision. Son père lui répond qu'il ne l'acceptera jamais de son vivant.Aidée d'un de ses frères, Thérèse fugue du domicile familial le 2 novembre 1533 pour le couvent de l'Incarnation à Ávila. Ce monastère était non cloîtré, permettant aux religieuses de sortir et de recevoir des visites. Après être entrée au couvent, sa santé se détériore. Pour la guérir, son père l'emmène en 1535 à Castellanos de la Cañada avec sa sœur. De retour à Ávila, le dimanche des Rameaux de l'année 1537, elle subit en juillet une rechute de quatre jours chez son père. Elle reste paralysée pendant plus de deux ans. Vers le milieu de l'année 1539, Thérèse recouvre la santé, selon elle, grâce à saint Joseph. Avec la santé reviennent les goûts mondains, faciles à satisfaire : Thérèse vit à nouveau au couvent et reçoit de fréquentes visites.

Un jour, par hasard, elle voit dans un oratoire une image de Jésus-Christ souffrant qui provoque en elle une profonde émotion. Elle décide alors de reprendre l'oraison. La lecture des Confessions de saint Augustin l'encourage dans sa conversion. Ressentant des grâces spirituelles dans son oraison, Thérèse se confie à son confesseur pour savoir si elles viennent de Dieu ou du démon. Celui-ci, après l'avoir écoutée, lui indique que c'est le démon qui lui crée des illusions. Après plusieurs années où il lui tient ce même discours, l'ecclésiastique conseille finalement à Thérèse d'aller consulter des prêtres de la Compagnie de Jésus. C'est à ce moment, en 1555, que les jésuites Juan de Padranos et Baltasar Alvarez fondent un collège à Ávila. Padranos devient le confesseur de Thérèse. L'année suivante (1556), Thérèse commence à ressentir des faveurs spirituelles intenses. En 1559, elle prend pour confesseur Baltasar Alvarez, qui dirige sa conscience pendant six ans, et reçoit, dit-elle, de grandes faveurs célestes, parmi lesquelles la vision de Jésus ressuscité.

En 1560, elle fait le vœu de toujours aspirer à la plus grande perfection ; saint Pierre d'Alcántara approuve cet état d'esprit, et saint Louis Bertrand l'encourage à mettre en œuvre son projet de réforme de l'Ordre du Carmel, qu'elle a conçu aux alentours de cette date : elle veut fonder à Ávila un monastère observant strictement la règle de l'Ordre, qui inclut l'obligation de la pauvreté, de la solitude et du silence. Au sommet de sa vie mystique, Thérèse raconte avoir vécu l'expérience de la transverbération.

Mécontente du "relâchement" des règles, qui avaient été assouplies, Thérèse décide de réformer l'ordre pour revenir à l'austérité, la pauvreté et l'isolement qui faisaient partie, pour elle, de l'esprit carmélite authentique. Après deux années de combat, la bulle de Pie IV pour la construction du couvent Saint-Joseph lui est remise. Le couvent est inauguré le 24 août 1562.

Thérèse va fonder au total dix-sept couvents dans toutes les provinces d'Espagne, ce qui l'amènera à être régulièrement sur les routes, par tous les temps. Bien qu'étant presque toujours malade, elle se rend à Medina del Campo en 1582, Valladolid, Palencia et Burgos où elle fonde son dernier couvent. À son arrivée à Alba de Tormes le 20 septembre 1582, son état empire. Sœur Anne de Saint-Barthélemy la tient dans ses bras durant ses dernières heures. C'est ainsi qu'elle meurt durant la nuit du 4 au vendredi 15 octobre 1582. En effet, cette nuit là, l'Espagne et l'Italie basculent du calendrier julien au calendrier grégorien par décision du pape Grégoire XIII, d'où l'expression de "la nuit du 4 au 15".

Neuf mois après sa mort, une première exhumation a lieu : alors que les vêtements ont pourri, le corps est découvert incorrompu. Thérèse d'Avila est béatifiée en 1614 par le pape Paul V. En 1622, le père carme Dominique de Jésus-Marie porte le dossier de canonisation de Thérèse. Sa démarche aboutit et le pape Grégoire XV la canonise le 12 mars 1622. Le 27 septembre 1970, le pape Paul VI proclame Thérèse docteur de l'Église. Elle est la première femme à obtenir ce titre.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Thérèse d'Avila de Wikipédia en français (auteurs)

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