03 septembre — Grégoire Ier, dit le Grand, est le 64e pape de l'Église catholique. Grégoire est né à Rome vers 540. Son père, le sénateur Gordien, est administrateur d'un des sept arrondissements de Rome. Deux de ses sœurs sont honorées saintes (Tharsilla et Æmiliane), et il avait parmi ses ancêtres le pape Félix III. Sa mère, Sylvie, est elle aussi honorée sainte.
Il est éduqué dans le climat de renouveau culturel suscité en Italie par la Pragmatica sanctio, et excelle dans l'étude de la grammaire, de la dialectique et de la rhétorique. En 572, il est nommé préfet de la ville, ce qui lui permet de s'initier à l'administration publique, et devient ainsi le premier magistrat de Rome. Vers 574-575, il décide de se consacrer plus radicalement à Dieu, transforme en monastère dédié à saint André la demeure familiale située sur le mont Cælius et adopte, comme style de vie, la vie monastique. Ayant hérité de grandes richesses à la mort de son père, il fonde six monastères en Sicile.
Grégoire est ordonné diacre par le pape Pélage II avant d'être envoyé à Constantinople comme apocrisiaire (représentant permanent). Il s'y rend accompagné de quelques frères, et y résidera jusqu'à la fin de 585 ou le début de 586. C'est à Constantinople qu'il rédigea sa plus importante œuvre exégétique, l'Expositio in Job.
De retour à Rome, Grégoire reprit la vie monastique. Il joua aussi le rôle de secrétaire et conseiller de Pélage II. Celui-ci meurt de la peste le 7 février 590. Grégoire "est élu pape par l'acclamation unanime du clergé et du peuple". Il essaie de se dérober, faisant même appel à l'empereur, mais c'est en vain. Il est consacré pape à Saint-Pierre, le 3 septembre 590. Dans l'ensemble de son pontificat, on notera une importante réforme administrative à l'avantage des populations rurales, ainsi que la restructuration du patrimoine de toutes les églises d'Occident, afin d'en faire "des témoins de la pauvreté évangélique et des instruments de défense et de protection du monde agricole contre toute forme d'injustice publique ou privée".
Le geste le plus important de Grégoire Ier par rapport à l'évangélisation est l'envoi en mission, en 596, de saint Augustin de Cantorbéry, accompagné de quarante moines du monastère du mont Cælius, afin de restaurer le christianisme en Grande-Bretagne. En effet, sous l’empire, la Bretagne avait été quelque peu christianisée, mais les Saxons avaient envahi l’île et repoussé vers l’ouest les chrétiens bretons.
Grégoire Ier meurt le 12 mars 604 et est inhumé au niveau du portique de l'église Saint-Pierre de Rome. Cinquante ans plus tard, ses reliques furent transférées sous un autel, qui lui fut dédié, à l'intérieur de la basilique, ce qui officialisa sa sainteté.
Grégoire a laissé de nombreux écrits, dans divers domaines : un grand nombre de lettres, des commentaires et homélies sur la Parole, et quelques autres écrits. Le Registrum epistolarum est composé de 814 lettres réparties en 14 livres, qui correspondent aux années du pontificat grégorien (590-604). L’Expositio in Job ou Moralia in Job (morales sur Job) est son œuvre exégétique la plus importante. Commencée à Constantinople, d'abord sous forme d'entretiens destinés aux frères de sa communauté, puis poursuivie sous forme de dictée, elle fut réorganisée et achevée à Rome, vers 595. Elle comporte 35 livres. La réforme liturgique de Grégoire est décrite dans le Livre des sacrements. La Règle pastorale (Regulæ pastoralis liber), adressée à Jean IV, archevêque de Ravenne, traite en quatre livres de la vie pastorale, du gouvernement des âmes, de la prédication, de la vie spirituelle du pasteur.
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