12 août — Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Chantal, née le 23 janvier 1572 à Dijon est une dame originaire de Bourgogne. Orpheline de mère depuis l'âge de 18 mois, son père Bénigne Frémyot, président à mortier au Parlement de Bourgogne, lui donne une solide éducation.
Elle se marie à Christophe de Rabutin, baron de Chantal. Le couple, très uni, a six enfants. En 1601, Christophe de Rabutin de Chantal meurt, victime d'un accident de chasse. La jeune veuve, après une période de deuil marquée par la rancœur et le désespoir, se sentant appelée par Dieu, se met à la recherche d'un guide spirituel. Entre-temps, elle avait cherché refuge auprès de son beau-père, lequel vivait en concubinage avec une de ses servantes qui traita assez mal la jeune veuve. Jeanne subit toutes ses avanies avec patience et douceur. Elle fait vœu, quoique jeune encore (29 ans), de « ne point se marier, et, après avoir établi ses enfants, elle se consacra tout entière à des œuvres de charité ».
En 1604, elle rencontre un prélat du duché de Savoie, François de Sales, évêque de Genève en résidence à Annecy), venu à Dijon pour prêcher le carême : elle s'ouvre à lui et il accepte de devenir son directeur spirituel. En 1610, libérée de ses obligations familiales, elle rejoint François de Sales dans son diocèse et sous sa direction spirituelle fonde une nouvelle congrégation, l'ordre de la Visitation dans la résidence annécienne de la Galerie, possession de François Viollon de la Pesse, dans le duché de Savoie. En 1615, un premier couvent est fondé en France, à Lyon, suivi par la fondation du couvent de Moulins l'année suivante. À partir de 1618, l'ordre devient un ordre cloîtré par décision du pape Urbain VIII et avec l'assentiment de François de Sales.
Après la mort de François de Sales en 1622, elle s'occupe seule des 13 monastères de l'ordre et poursuivit l'œuvre de son "directeur", dont elle hâte le procès en canonisation. Elle cherche alors conseil auprès de saint Vincent de Paul. Pendant les 19 ans qui suivent, elle fonde 74 autres couvents, souvent en devant affronter l'opposition des parlements et familles.
En 1638, l'ordre de la Visitation franchit les Alpes et un couvent s'ouvre à Turin, capitale du duché de Savoie sous l'égide de la régente Christine, sœur de Louis XIII. Bientôt, Lyon a trois Visitations, Paris, deux. Les demandes affluent d'autres pays. "Nous nous multiplions trop, je ne cesse de le dire, mais on ne me croit pas. Que cette multitude de maisons qu'on n'a pas moyen de soutenir, tant au spirituel qu'au temporel, me fait grand peine" se plaignait la fondatrice.
Jeanne de Chantal meurt en 1641, à l'âge de 69 ans, quelques jours après son retour d'un fatigant voyage en litière de Moulins à Saint-Germain-en-Laye, où elle avait été appelée pour s'entretenir avec la reine de France Anne d'Autriche. Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal fut béatifiée en 1751 par Benoît XIV et canonisée par Clément XIII le 16 juillet 1767.
L'ordre de la Visitation, consacré d'abord à la visite et aux soins des malades puis à la contemplation, comporte au décès de sa fondatrice en 1641, après trente et une année d'existence, 87 monastères dans toute l'Europe. Aujourd'hui, il regroupe 3 500 visitandines dans 135 couvents répartis à travers le monde.
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