10 août — Laurent de Rome serait né vers 210 ou 220 à Huesca, Espagne. Son père s'appelle Orence, et sa mère Patience. Afin de compléter ses études humanistes et liturgiques, il fut envoyé à Saragosse, où il fit la connaissance du futur pape Sixte II.
Sixte II l'établit le premier des sept diacres attachés au service de l'Église romaine. Il avait, en cette qualité, la garde du trésor de l'Église et était chargé d'en distribuer les revenus aux pauvres.
L'empereur Valérien ayant repris les persécutions contre les chrétiens, Sixte II et ses sept diacres se cachèrent mais furent découverts. Le pape fut immédiatement condamné à mort. Laurent, dont le plus ardent désir était d'être associé au martyre de saint Sixte, le suivait en versant des larmes et lui disait : "Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Saint pontife, où allez-vous sans votre diacre ?" Le pape lui répondit : "Je ne t'abandonne pas, mon fils ; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse te sont réservées ; tu me suivras dans trois jours". Après l'avoir ainsi consolé, le pape lui ordonna de distribuer aux pauvres toutes les richesses dont il était dépositaire, dans la crainte qu'elles ne tentent la cupidité des persécuteurs. Laurent distribua donc aux indigents tout l'argent qu'il avait entre les mains, puis vendit les vases et les ornements sacrés, et en employa le produit de la même manière. Il aurait envoyé à ses parents la coupe qui aurait servi au Christ lors de la dernière cène. Ce calice se trouve dans la cathédrale de Valence (Espagne).
Cependant le préfet de Rome informé que l'église possédait des trésors, fit venir Laurent et lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics. Le saint diacre demanda un peu de temps : "J'avoue que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer". Il fit venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : "Voilà les trésors de l'Église, que je vous avais promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses". À cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Ayant ordonné qu'on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d'abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu.
À la fin du ive siècle, saint Ambroise de Milan et Prudence ont consacré des hymnes à ce martyr très célèbre. La tradition rapporte qu'il subit son martyre sans plainte, priant Dieu jusqu'à son dernier soupir. Lors de son agonie, la tradition constante lui prête ces paroles, lancées au bourreau : "Voici, misérable, que tu as rôti un côté ; retourne l’autre et mange" ou : "Voici, ce côté est maintenant bien rôti ; retourne-moi, pour que l'autre cuise aussi".
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