24 juillet — Charbel, né Youssef Antoun Makhlouf à Bekaa Kafra (Nord du Liban) le 8 mai 1828. Fils d'Antoun Zaarour Makhlouf et de Birgita Chidiac, humbles paysans maronites (chrétiens catholiques d'Orient), le jeune Youssef, reçoit une éducation très pieuse, qui lui donne dès l'enfance un goût prononcé pour la prière.
À la suite de ses deux oncles ermites, qui s'étaient retirés au monastère de Saint-Antoine de Qozhaya, il aspire de plus en plus à la vie érémitique. En 1851, âge de 23 ans, comme répondant à un appel surnaturel, il quitte soudain la maison familiale durant la nuit, sans prévenir personne, sans dire adieu à sa mère, sort de son village et se rend à pied au monastère de Notre-Dame de Maïfouk. Il passe au monastère de Maïfouk sa première année monastique. En 1852, ses supérieurs l'envoient au monastère Saint-Maron, à Annaya (Mont-Liban), où il entre dans l'Ordre libanais maronite sous le nom de Charbel. Le 1er novembre 1853, il prononce ses vœux définitifs dans ce même monastère. Il complète ses études théologiques au monastère des Saints Kibrianos (Saint-Cyprien)-et-Justine à Kfifan (région de Batroun).
Frère Charbel est ordonné prêtre à Bkerké, le siège des patriarches maronites, le 23 juillet 1859. Il retourne aussitôt après au monastère Saint-Maron d'Annaya, où il vivra dans la prière et la réclusion volontaire pendant 16 ans. Le 15 février 1875, aspirant à une vie érémitique toujours plus intense, il rejoint, avec la permission de ses supérieurs, le petit ermitage isolé des Saints-Pierre-et-Paul. Le cœur de sa journée était la célébration de l'Eucharistie, à laquelle il se préparait chaque matin avec ferveur et qu'il vivait intensément.Il quitta très rarement son ermitage pour venir au monastère, et le faisait en obéissance à ses supérieurs. Toute sa vie et toute sa personne étaient comme immergées en Dieu. Il vécut ainsi une vie érémitique parfaite durant 23 ans.
Le 16 décembre 1898, alors qu'il récitait la prière liturgique "Père de Vérité"" au cours de sa messe matinale, assisté d'un acolyte, le Père Charbel est atteint de paralysie. Alité dans son ermitage, il entre dans une sereine et silencieuse agonie qui allait durer huit jours, pendant laquelle il ne cesse de répéter cette unique parole de prière liturgique, d'une voix à peine audible : "Père de Vérité, voici votre Fils..." Le 24 décembre 1898, à 5 heures du soir, durant la Vigile de Noël, il rend son âme à Dieu. Dans les heures qui suivent sa mort, les moines qui le veillent remarquent qu'une exsudation sanguine suinte à la surface de son corps. Après les obsèques qui ont lieu le jour de Noël, il est enterré sans cercueil, à même la terre, selon la tradition de l'ordre monastique auquel il appartient. La nuit du 25 au 26 décembre, quelques heures après sa mise en terre, des clartés inexplicables apparaissent autour de sa tombe, des paysans, apercevant de loin ces luminosités, viennent s'en enquérir au monastère. Des malades y sont bientôt conduits qui demandent au défunt des grâces d'intercession. Au terme d'un procès de béatification d'une durée de presque quarante ans, le Serviteur de Dieu Charbel est béatifié le 5 décembre 1965 par le pape Paul VI en la Basilique Saint-Pierre de Rome. Au terme d'un nouveau procès, de canonisation, d'une durée de douze ans, le Bienheureux Charbel est solennellement canonisé le 9 octobre 1977 par le pape Paul VI.
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