11 juillet — Benoît naît vers 480-491, issu d'une famille noble romaine de Nursie, en Ombrie. Son enfance se déroule à Nursie, où il vit avec ses parents et reçoit une bonne instruction. Arrivé à l'âge de l'adolescence, Benoît quitte sa famille, comme la majorité des enfants de la noblesse italienne, pour faire des études libérales.

Benoît part avec sa gouvernante et arrive à Rome vers l'an 495. Le mode de vie romain et le désordre moral où sombrent ses compagnons choquent rapidement Benoît, qui décide de fuir avec Cyrilla afin de pouvoir se consacrer entièrement à la Bible. Son départ est motivé par la peur de "tomber dans l'abîme des vices, de l'ambition et de la sensualité"". Il choisit "la science du non-savoir et la docte ignorance". C'est son fond profondément religieux qui pousse Benoît à quitter Rome et la carrière qui lui était promise. Ils quittent la ville par la porte Tiburtine et marchent vers le sud. Ils s'arrêtent à Enfide, où ils trouvent refuge dans l'église San Pietro. C'est dans cette localité qu'aurait eu lieu le premier miracle de Benoît : sa servante ayant par maladresse cassé en deux un crible emprunté à une voisine, Benoît prie et l'ustensile se répare sans présenter de trace de fêlure. Ce miracle conduit à sa soudaine popularité, il décide alors de fuir tout son entourage pour "aller dans le désert" dans la localité voisine de Subiaco et y mener une vie érémitique.

Benoît rencontre à Subiaco un moine, nommé Romain, à qui il demande de lui indiquer un lieu peu visible et difficilement accessible. Ce moine lui montre une grotte, au pied d'une falaise, où Benoît s'installeC 6. La grotte sera baptisée plus tard la Sacro Speco, la Sainte Grotte. L'amitié entre le moine et Benoît se concrétise par une aide matérielle : le moine lui apporte régulièrement de la nourriture ainsi que des textes à l'aide d'un panier accroché à une corde et une clochette. C'est ce même moine romain qui donne à Benoît ses premiers habits religieux, le recevant ainsi dans les ordres mineurs. Benoît suit alors le mode de vie des anachorètes.

C'est vers 510, que Benoît devient abbé pour la première fois. Très vite il se rend compte que sa communauté de Vicovaro ne respecte pas rigoureusement la règle de saint Pacôme qui avait organisé les premières communautés religieuses. Benoît cherche à y restaurer l'ordre, en rétablissant l'autorité et les pénitences. Très vite les moines regrettent de l'avoir élu abbé. Ils cherchent alors à l'empoisonner en mélangeant des herbes vénéneuses à son vin. Lors du bénédicité, Benoît fait un signe de croix et sa coupe de vin se brise. Sans violence, il décide de partir et de retrouver la solitude de sa grotte. 

Alors qu'il vit retiré dans sa grotte, il voit venir à lui quantité de disciples désireux de "servir avec lui le Dieu tout-puissant". Il quitte sa grotte et décide de s'installer avec ses disciples en bordure d'un lac, à Subiaco, où il restera entre vingt et trente ans. Pour tout ce monde, il construit douze maisons, avec — pour chacune — douze moines et un abbé. Lui-même, Benoît, demeure dans une treizième maison, se chargeant d'y former les jeunes recrues.

De Subiaco, Benoît et ses compagnons partent (en 529) vers un bourg au flanc d'une montagne, dans une région plus aride et alors moins christianisée, pour s'installer au lieu-dit Cassino, le mont Cassin. Ce lieu avait été un camp de la légion romaine. Dans un bois des environs, vit un moine ermite prénommé Martin. Pour résister à l'attrait du monde, il vit attaché à un arbre. Arrivé sur place, Benoît le convainc de détacher ses chaînes afin de vivre pour Dieu par amour, et non par crainte du monde. L'ermite accepte et devient l'un de ses moines. Par ailleurs, les moines diffusent le christianisme auprès des habitants des alentours.

Enfin, l'année de son trépas (547), il prédit à quelques frères le jour de sa mort. Six jours avant, il fait ouvrir sa tombe. Quand la fièvre le prend, il se fait porter à l'oratoire, communie, puis appuyant ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, se met debout, les mains levées au ciel et, dans un dernier souffle, murmure des prières. Ce jour-là, deux frères ont une vision identique : celle d'une voie jonchée de tapis et brillant d'innombrables feux qui, droit vers l'orient, va de la cellule de Benoît jusqu'au ciel. Benoît sera enseveli dans l'oratoire de Saint-Jean-Baptiste qu'il avait fait ériger sur le Mont-Cassin, à l’emplacement du temple d’Apollon. Les reliques de saint Benoît sont conservées dans la crypte de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, près d'Orléans, et de Germigny-des-Prés, où se trouve une église carolingienne, dans le Centre de la France.

Son influence est considérable sur le monachisme en Occident et dans le monde, ainsi que sur toute la vie intellectuelle du christianisme, surtout grâce à la Règle de saint Benoît. Cette règle propose, en même temps qu'un cheminement vers Dieu, un idéal de vie en collectivité. Elle est parfois prise comme exemple pour l'organisation en entreprise. Il a été proclamé patron de toute l'Europe le 24 octobre 1964 par le pape Paul VI. Jusqu'au concile de Vatican II, saint Benoît était vénéré deux fois dans l'année en Occident : le 11 juillet (fête), date anniversaire de la translation de ses reliques à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, et le 21 mars (mémoire), anniversaire de sa mort. Lorsque le calendrier romain fut remanié par le pape Paul VI dans la suite du concile, c'est la date du 11 juillet qui a été retenue.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Benoît de Nursie de Wikipédia en français (auteurs)

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