16 juin — Jean-François Régis, né le 31 janvier 1597 à Fontcouverte, Aude (France). D'origine modeste, Jean-François Régis obtient une bourse, dès ses 14 ans, pour étudier au collège jésuite de Béziers... actuel Lycée Henri IV.

Après son entrée au noviciat jésuite en 1616, il suit le cours ordinaire de la formation religieuse, au terme duquel il est ordonné prêtre en 1630 et se voit confier diverses missions d'enseignement qui révèlent ses talents de pédagogue et de catéchiste. Il rêve d'aller avec tant d'autres frères jésuites évangéliser la "Nouvelle-France". Mais, à la demande de ses supérieurs, Jean-François Régis reste en France et devient un "missionnaire de l'intérieur". À partir de 1636, il parcourt les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay, surtout en hiver afin d’approcher les paysans libérés des travaux des champs pour leur annoncer la Bonne Nouvelle.

Sa catéchèse comme son mode de vie très austère attirent les foules du Puy. Il y crée un refuge pour prostituées repenties, ce qui lui vaudra beaucoup d'incompréhension. Une certaine intransigeance de Jean-François Régis a donné naissance dans la tradition protestante au "principe de St Régis" qui désigne une position sans nuance ou une alternative binaire. Il s'assure néanmoins une grande popularité dans la ville en prenant la défense de ses célèbres dentellières et en obtenant du parlement de Toulouse le droit de fabriquer à nouveau la célèbre dentelle du Puy, principal revenu de nombreux habitants pauvres. Il visite les hôpitaux et les prisons et multiplie les actions caritatives (comme l'"œuvre du bouillon", sorte de soupe populaire).

Ses derniers jours s'écoulent en Vivarais, fin décembre 1640. Malgré une violente tempête de neige, il se met en route pour Lalouvesc, aujourd'hui dans le département de l'Ardèche. Comme à son habitude, il se donne sans compter à toutes ces familles des hameaux de l’Ardèche profonde, il passe des heures dans l'église glaciale de décembre pour écouter, réconcilier, donner les sacrements, et contracte une pneumonie. Alité, il ne se relèvera plus : il meurt le 31 décembre, alors que le village est entièrement isolé par les neiges. Plus tard, lorsque de la ville les pères vinrent chercher le corps de leur confrère, le père Régis, les villageois refusent de le leur rendre. Ainsi ce village se transforme presque aussitôt en un lieu de pèlerinage et l'est encore de nos jours. Jean-François Régis fut canonisé en 1737 par le pape Clément XII.

Au XIXe siècle, après la Révolution, le diocèse envoie à Lalouvesc des missionnaires pour accompagner les pèlerins qui reviennent en nombre. Parmi eux, un prêtre : Étienne Terme. Celui-ci crée de nombreux groupes et communautés religieuses pour soutenir la vie chrétienne des ardéchois et le service des plus pauvres, en particulier par l'enseignement. Il fonde ainsi la congrégation des sœurs de Saint Régis qui se sépare en deux branches : une pour l'éducation et qui garde le nom de Saint Régis et une autre au service du pèlerinage à Saint Régis et des retraites spirituelles. Celle-ci, après la mort du père Terme et sous la responsabilité de Thérèse Couderc, devient la congrégation des sœurs de Notre-Dame du Cénacle.

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