30 mai — Jeanne d'Arc, née vers 1412 à Domrémy, village du duché de Bar, et morte sur le bûcher le 30 mai 1431 à Rouen. Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Rommée, Jeanne appartient à une famille de cinq enfants.
Au début du XVe siècle, cette jeune fille de dix-sept ans d'origine paysanne affirme qu'elle a reçu de la part des saints Michel, Marguerite d'Antioche et Catherine d'Alexandrie la mission de délivrer la France de l'occupation anglaise. Lorsque les nouvelles du siège d'Orléans parviennent à Jeanne d'Arc en décembre 1428 ou en janvier 1429, les "voix" se montrent plus insistantes. Elle demande alors à son père l'autorisation d'aller à Burey, village sis près de Domrémy, sous prétexte d'aider aux relevailles d'une cousine germaine également prénommée Jeanne. Jeanne d'Arc parvient à convaincre Durand Laxart, l'époux de sa cousine, de l'emmener — sans permission parentale — rencontrer Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, forteresse voisine de Domrémy. Demandant à s'enrôler dans les troupes du Dauphin pour se conformer à une prophétie locale qui évoquait une pucelle des marches de Lorraine salvatrice de la France, elle demande audience à Robert de Baudricourt en vue d'obtenir de lui la lettre de crédit qui lui ouvrirait les portes de la Cour. Le seigneur local la prend pour une affabulatrice ou une illuminée et conseille à Laxart de ramener sa cousine chez ses parents après lui avoir administré une bonne gifle.
Jeanne revient s'installer à Vaucouleurs en 1429 pendant trois semaines. Elle loge chez Henri et Catherine Le Royer, famille bourgeoise, et la population — avide en ces temps troublés de prophéties encourageantes — l'adopte et la soutient. Elle finit par être prise au sérieux par Baudricourt qui lui donne une escorte de six hommes.
Avant de partir pour Chinon, Jeanne d'Arc revêt des habits masculins, elle se fait couper les cheveux. Le petit groupe de voyageurs traverse sans encombre les terres bourguignonnes et arrive à Chinon où Jeanne d'Arc est finalement autorisée à voir Charles VII, après réception d'une lettre de Baudricourt.
La légende raconte qu'elle fut capable de reconnaître Charles, vêtu simplement au milieu de ses courtisans. En réalité, arrivée à Chinon le mercredi 23 février 1429, elle n'est reçue par Charles VII que deux jours plus tard, non dans la grande salle de la forteresse, mais dans ses appartements privés, lors d'une entrevue au cours de laquelle elle lui parle de sa mission.
Considérant que seul le sacre à Reims confère la dignité royale, la Pucelle s'adresse à Charles VII en usant du titre de dauphin. La grande réception devant la Cour à l'origine de la légende n'aura lieu qu'un mois plus tard. Jeanne est logée dans la tour du Coudray. Jeanne annonce clairement quatre événements : la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et la libération du duc d'Orléans.
Après l'avoir fait interroger par les autorités ecclésiastiques à Poitiers, où des docteurs en théologie réalisent son examen de conscience et où des matrones, supervisées par la duchesse douairière d'Anjou, belle-mère du roi, constatent sa virginité (exigence pour une "envoyée de Dieu" ? Vérification qu'elle n'est pas un homme ?). Pour ne pas donner prise à ses ennemis, et après avoir fait une enquête à Domrémy, Charles donne son accord pour envoyer Jeanne à Orléans assiégée par les Anglais.
On l'équipe d'une armure et d'une bannière blanche frappée de la fleur de lys, elle y inscrit Jesus Maria. Arrivée à Orléans le 29 avril, elle apporte le ravitaillement et y rencontre Jean d'Orléans, dit « le Bâtard d'Orléans », futur comte de Dunois. Elle est accueillie avec enthousiasme par la population, mais les capitaines de guerre sont réservés. Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle parvient à insuffler aux soldats français désespérés une énergie nouvelle et à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429. Après la sécurisation de la vallée de la Loire grâce à la victoire de Patay, le 18 juin 1429, remportée face aux Anglais, Jeanne se rend à Loches et persuade le Dauphin d'aller à Reims se faire sacrer roi de France. Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims, en présence de Jeanne d'Arc, Charles VII est sacré par l'archevêque Regnault de Chartres. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, en tant que pair du Royaume, est absent ; Jeanne lui envoie une lettre le jour même du sacre, pour lui demander la paix.
Début 1430, Jeanne est conviée à rester dans le château de La Trémoille à Sully-sur-Loire. Elle quitte le roi début mai, sans prendre congé, à la tête d'une compagnie de volontaires, et se rend à Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Finalement, elle est capturée par les Bourguignons lors d'une sortie aux portes de Compiègne le 23 mai 1430. Elle essaie de s'échapper par deux fois, mais échoue. Elle se blesse même sérieusement en sautant par une fenêtre au château de Beaurevoir. Elle est vendue aux Anglais le 21 novembre 1430, pour dix mille livres tournois, payées par les Rouennais, et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Les Anglais l'emmènent à Rouen, où se situe leur quartier-général.
Lors de son procès dans le château de Rouen qui dure du 21 février au 23 mai 1431, Jeanne d'Arc est accusée d'hérésie. Elle est emprisonnée dans une tour du château de Philippe Auguste à Rouen. Jugée par l'Église, Jeanne d'Arc reste néanmoins emprisonnée dans cette prison civile, au mépris du droit canonique.
Le tribunal déclare Jeanne d'Arc "relapse" (retombée dans ses erreurs passées), la condamne au bûcher et la livre au "bras séculier". Le 30 mai 1431, après s'être confessée et avoir communié, Jeanne en tunique de toile soufrée est conduite vers neuf heures, sous escorte anglaise, place du Vieux-Marché à Rouen.
Jeanne d'Arc est béatifiée par un bref daté du 11 avril 1909 puis une cérémonie tenue le 18 avril 1909. Elle est ensuite canonisée le 16 mai 1920.
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