22 mai — Margherita Manchini, appelée sœur Rita de Cascia communément simplifiée en Rita, née en mai 1381 à Roccaporena (Ombrie, Italie) est fille unique d'Antonio Manchini et d'Amata Ferri. On sait peu de choses des parents de Rita, sauf qu'ils étaient surnommés "les porte-paix de Jésus-Christ".
Ils jouaient le rôle de médiateurs entre clans et familles, pour essayer de faire oublier les exigences de la vendetta. Cet exemple, Rita ne l'oublia pas. Dès l'âge de 16 ans, elle avait pensé à la vie religieuse, mais ses parents en avaient décidé autrement. Ils avaient arrangé son mariage avec un jeune homme riche et noble du pays, Paul Mancini. Bien qu'elle les eût suppliés de la laisser entrer au couvent, elle dut l'épouser en 1399 et fut la mère de jumeaux, Jacques-Antoine et Paul-Marie. Paul était prompt à s'emporter et, bien qu'apparemment il se fût adouci depuis la naissance de ses enfants, il s'était fait des ennemis dans la région. Une nuit, en 1412, il fut assassiné. Certains récits font état d'un guet-apens, d'autres d'une querelle qu'il aurait provoquée et à l'issue de laquelle il aurait été tué.
Rita continua de se consacrer à ses enfants, mais il lui devint évident qu'ils étaient décidés à venger la mort de leur père. Elle tenta de les en dissuader et de leur faire comprendre que ce serait un meurtre. Elle pria pour qu'ils renoncent à leurs desseins. Ses deux fils moururent de causes naturelles, emportés par une épidémie de peste, après avoir imploré le pardon de leur mère.
En 1420, se retrouvant seule, Rita voulut entrer chez les religieuses augustines au monastère Sainte-Marie-Madeleine de Cascia. Elle fut éconduite, car les constitutions de l'ordre interdisaient d'accueillir les veuves. De plus la famille de son mari et celle de son assassin ne s'étaient pas réconciliées. Le monastère avait peur de représailles. Mais elle insista, et finalement fut admise à une condition : elle devait réconcilier sa famille et les meurtriers de son mari. Elle poursuivit ce but, ce qui s'avéra difficile. Quand les deux clans s'accordèrent mutuellement le pardon devant l'évêque de Cascia (elle avait alors 36 ans), elle fut autorisée à entrer au monastère où elle resta jusqu'à sa mort en 1457.
Religieuse, Rita essaya de vivre jusqu'au bout les exigences de son état : vie de prière, obéissance, pauvreté et pénitence. À la suite d'un sermon sur la passion de saint Jacques de la Marche, elle demanda à Dieu de la faire participer, dans sa chair, aux souffrances du Christ. Elle aurait été exaucée et une épine de la couronne du Christ devant lequel elle priait se serait détachée pour venir se fixer sur son front. C'est pourquoi on la représente avec une plaie incurable au front. Stigmatisée par cette marque, elle supporta l'épreuve qu'elle avait demandée.
Elle fut au service des plus pauvres de Cascia, qui bénéficièrent de la qualité de sa charité. Elle se rendit à Rome en 1450 pour le jubilé ou l'année d'or que le pape avait décidé afin de remercier Dieu d'avoir libéré le pays de toutes les guerres. À 69 ans, elle parcourt avec quelques sœurs les 180 kilomètres qui les séparaient du centre de la chrétienté.
Sur son lit de mort, Rita demande à sa cousine d’aller lui cueillir une rose. Bien qu’en plein hiver, la parente trouve la rose ; cet épisode est à l’origine des nombreuses représentations de la sainte répandant des roses, symbole des grâces qu’elle obtient pour ceux et celles qui font confiance en son intercession. Elle meurt le 22 mai 1457, à l'âge de 76 ans. Dès le jour de sa mort, le peuple de Cascia proclame sainte cette petite servante du Seigneur, bien avant que l'Église catholique ne la reconnaisse pour telle. Le peuple de Cascia avait été témoin de miracles et de prodiges inexplicables.
Elle fut béatifiée en 1628 par le pape Urbain VIII, et c'est au secrétaire particulier de ce dernier, le cardinal Fausto Poli, né à environ quinze kilomètres de Cascia, que l'on doit le développement de son culte, autorisé par le Saint-Siège à partir de 1672. Le pape Léon XIII la canonisa le 24 mai 1900.
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