02 mai — Athanase naît à Damanhour, près d'Alexandrie, en Égypte, en 298. Il est issu d'une famille païenne et fut attiré par le christianisme en raison des bonnes manières qu’avaient les chrétiens qu’il côtoyait. Il fut baptisé par le pape Alexandre qui l’ordonna diacre et le prit comme disciple.
Il reçoit une instruction profane très solide, notamment littéraire et philosophique, dans les écoles de la métropole. Il entre très jeune dans le clergé chrétien d'Alexandrie et s'impose très vite par ses qualités comme secrétaire et homme de confiance de l'évêque Alexandre. Il participe en qualité de diacre et secrétaire de l'évêque Alexandre au premier concile de Nicée. Alexandre le désigne comme successeur avant de mourir. Athanase est intronisé évêque d'Alexandrie le 8 juin suivant, âgé de seulement trente ans.
Il entreprend une longue tournée qui le mène en Haute-Égypte jusqu'à Syène. Mais les tensions montent dans l'Église. Eusèbe de Nicomédie, chef de file des ariens, revient en grâce à la cour impériale. En 330, Eusèbe de Nicomédie envoie un message à Athanase lui demandant de réadmettre Arius dans l'Église d'Alexandrie ; le refus d'Athanase entraîne l'émission d'une lettre de l'empereur allant dans le même sens. Cependant, une délégation d'évêques mélétiens se plaint d'exactions financières illégales de la part d'Athanase. Celui-ci est convoqué par Constantin fin 330 ; la visite tourne bien pour Athanase. Mais le parti arien ne lâche pas prise : un dossier est monté contre Athanase : il aurait fait assassiner Arsène, évêque mélétien d'Hypsélé, et couper une de ses mains pour l'utiliser dans des rituels magiques. L'empereur Constantin envoie son demi-frère Flavius Dalmatius sur les accusations ; informé de l'imposture d'Arsène. En 334, l'évêque d'Alexandrie est invité à venir s'expliquer devant un synode qui se tiendrait à Césarée, sous la présidence d'Eusèbe de Césarée, plutôt pro-arien, Athanase refuse de comparaître. Finalement, il est décidé qu'une assemblée d'évêques se réunira à Tyr pendant l'été 335. Athanase est très fermement invité à ne pas se dérober. À ce concile de Tyr, les ariens sont présents en force, le concile a adopté une résolution déposant Athanase de son siège, le 5 février 336, il doit prendre le chemin de l'exil à Trèves.
L'empereur Constantin Ier meurt à Nicomédie le 22 mai 337, et la nouvelle parvient à Trèves dans les premiers jours de juin. Le 17 de ce mois, le césar Constantin envoie une lettre au peuple et au clergé d'Alexandrie : il y affirme que l'intention de son père était de rétablir Athanase sur son siège, et que lui-même va exécuter cette volonté. Cependant Constance II, dont la part d'Empire comprend l'Égypte, se range de plus en plus clairement dans le camp des ariens : Eusèbe de Nicomédie est promu au siège épiscopal de Constantinople, la capitale officielle ; lui et ses partisans insistent auprès de l'empereur sur le fait que la restauration d'Athanase, imposée sous la pression de Constantin II, est inacceptable, bafouant le décret du concile de Tyr. Le dimanche 18 mars 339, procédant à des baptêmes dans l'église Saint-Théonas, Athanase est recherché par une troupe armée. Il parvient à s'échapper le lendemain matin. Le 22 mars, le nouvel évêque Grégoire de Cappadoce fait son entrée dans la ville sous escorte militaire. Athanase demeure à Alexandrie encore quatre semaines, puis il s'embarque à destination de Rome le 16 avril, lundi de Pâques. Sa deuxième période d'épiscopat effectif n'a duré qu'un an, quatre mois et vingt-quatre jours.
L'évêque intrus Grégoire de Cappadoce, malade depuis longtemps, est au plus mal, ce qui ouvre la voie à un arrangement en douceur. Il meurt le 26 juin 345, mais déjà auparavant l'empereur d'Orient a pris contact avec Athanase pour négocier sa restauration. Athanase hésite beaucoup et se fait prier ; il reste à Aquilée jusqu'au début 346, recevant une nouvelle invitation très pressante à rentrer. Enfin, il est accueilli triomphalement à Alexandrie par ses fidèles le 21 octobre 346.
En 366, il se produit à Alexandrie une émeute païenne qui aboutit à l'incendie de l'église du Cæsareum, la plus grande de la ville (commencée sous l'épiscopat de Grégoire de Cappadoce grâce à la munificence de Constance II). Les incendiaires sont sévèrement punis et la reconstruction commence en mai 368. Le 24 septembre 367, Lucius, un "évêque d'Alexandrie" que les ariens ont élu à Antioche, entre de nuit dans la ville. Quand la rumeur de sa présence se répand, un tumulte populaire a lieu, et l'évêque, repéré, ne doit son salut qu'à une intervention énergique de l'armée. Le 26 septembre, il est reconduit sous escorte militaire hors d'Égypte. Le 8 juin 368, Athanase fête ses quarante ans d'épiscopat, et le 22 septembre est commencée dans le quartier de Mendidium la construction d'une église, inaugurée le 7 août 370, qui porte son propre nom. L'archevêque entretient à cette époque une correspondance, notamment, avec Basile de Césarée, qu'il soutient, mais seules les lettres de ce dernier, malheureusement, ont été conservées. Il passe aussi ses dernières années à réfuter son ex-allié Apollinaire de Laodicée, qui a créé un schisme en 371. Athanase meurt le 2 mai 373, entrant dans sa soixante-quinzième année (Rufin d'Aquilée, II, 3), après avoir désigné son successeur Pierre II.
À une époque où le dogme n'était pas fixé (il le sera progressivement par les différents conciles), le combat qu'il mène contre la position arienne (au subordinatianisme d'Arius qui fait du Christ une créature du Père, il oppose la doctrine de la consubstantialité — le Fils est distinct mais consubstantiel au Père) est un des plus décisifs dans la mise en place de la doctrine orthodoxe de la Trinité. Il lutte non seulement contre les Églises dissidentes, mais aussi contre le pouvoir civil des empereurs. Son charisme, sa ténacité, son caractère impérieux, parfois irascible, lui aliénèrent beaucoup de gens, mais aussi lui acquirent des soutiens indéfectibles aussi bien parmi les populations qu'auprès de ses pairs.
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