14 marsa — Sainte Mathilde de Ringelheim, née vers 896 et morte le 14 mars 968 à Quedlinbourg, fut l'épouse d'Henri l'Oiseleur, futur roi de Francie orientale (Germanie). Elle est la mère d'Otton Ier, fondateur du Saint-Empire romain germanique.
Mathilde est la fille du comte saxon Dietrich et de Reinhild d'origine dano-frisonne. Elle a été éduquée à l'abbaye de Herford par sa grand-mère, l'abbesse Mathilde Ier. Réputée pour sa beauté et sa vertu, elle attira l'attention du duc saxon Otton l'Illustre qui la fiança à son fils Henri dès que celui-ci eut divorcé de sa première épouse, Hateburge. Mathilde fut mariée avec Henri l'Oiseleur, son aîné de vingt ans, en 909 au palais royal de Wallhausen ; ils eurent trois fils et deux filles.
Veuve d'Henri après vingt-trois ans d'un mariage heureux, elle resta à la cour de son fils le roi Otton Ier. Mathilde fut bientôt accusée par des conseillers royaux de dilapider le trésor royal par ses nombreuses aumônes. Elle prit également le parti de son fils cadet le duc Henri Ier de Bavière et de son gendre Gislebert lors de la grave révolte de la Lotharingie en 939 contre Otton. Dépouillée de tous ses biens d'origine royale mais conservant son héritage personnel en Saxe occidentale, elle a dû se retirer au monastère d'Enger en Westphalie.
À la demande de la reine Édith, épouse d'Otton, les deux princes se réconcilièrent ensuite avec leur mère, la rétablissant à la cour dans sa première fortune. Ayant fondé de nombreuses institutions religieuses, comme un centre théologique et quatre monastères bénédictins, dont l'abbaye de Quedlinbourg en mémoire de son défunt mari avec une communauté de chanoinesses laïques sur la colline du château, où les filles de la haute noblesse étaient éduquées. C'est dans cette abbaye qu'elle mourut au cours d'une de ses nombreuses retraites spirituelles. Elle s'y fit enterrer auprès de son mari Henri.
Mathilde consacra le reste de sa vie à des œuvres charitables et aux prières ; son premier biographe la décrit quittant furtivement le lit de son mari en plein milieu de la nuit pour aller réciter tout le psautier avant le chant du coq. La tradition rapporte aussi, que, pendant son agonie, elle se fit coucher sur un cilice et se répandit elle-même de la cendre sur le chef.
Sa grande dévotion lui valut la canonisation, son culte étant surtout répandu en Saxe et en Bavière. L'Église catholique la fête le 14 mars. Elle est la patronne des familles nombreuses et est invoquée pour venir en aide aux parents en conflit avec leurs enfants.